La douleur est un phénomène complexe qui peut être modulé par des mécanismes endogènes de contrôle de la douleur lesquels peuvent être facilitateurs ou inhibiteurs. Ces mécanismes de modulation peuvent modifier la perception de la douleur suite à une stimulation douloureuse. La modulation de la douleur effectuée par les mécanismes inhibiteurs peut se réaliser à tous les niveaux du système nerveux central, c'est-à-dire au niveau de la moelle épinière, du tronc cérébral et des centres supérieurs. Les contrôles inhibiteurs diffus nociceptifs (CIDN), un mécanisme de modulation situé au niveau du tronc cérébral, sont capables d'inhiber un message nociceptif ascendant et ainsi produire une analgésie diffuse à l'ensemble du corps, réduisant ainsi la perception douloureuse suite à une stimulation. Les écrits scientifiques suggèrent qu'un déficit de ce mécanisme pourrait être à l'origine de l'apparition et du maintien de certaines douleurs chroniques. L'activation des CIDN dépend de trois caractéristiques du stimulus conditionnant, soit l'intensité, la superficie et la durée de la stimulation conditionnante. Aucune étude n'a été réalisée pour savoir quelle est la durée minimale du stimulus conditionnant nécessaire pour activer les CIDN et aucun consensus n'existe à ce sujet. Le but de cette étude est donc de vérifier quelle est la durée minimale d'immersion (stimulus conditionnant) nécessaire pour l'activation des CIDN en plus de vérifier l'effet de la durée de l'immersion sur leur efficacité et leur durée d'action. Pour ce faire, deux tests de douleur, réalisés à l'aide de stimulations thermiques localisées (thermode) et d'un bain d'eau froide, ont été effectués chez 30 sujets sains lors de 4 rencontres. Au cours de chacune des rencontres, différentes durées d'immersion ont été expérimentées de même que différentes intensités douloureuses réalisées à l'aide de la thermode. Les résultats de notre étude indiquent qu'il y a eu diminution de la perception douloureuse thermique au test de la thermode post-immersion lors de chacune des rencontres. Ainsi, nous avons constaté qu'il y avait une activation des CIDN dès l'immersion d'une durée de 30 secondes. Nous avons également constaté que la durée d'action des CIDN varie selon l'intensité douloureuse de la stimulation à la thermode. En effet, les CIDN sont plus longuement efficaces pour les stimulations de faibles intensités. De plus, la durée d'immersion n'a pas d'effet sur l'efficacité et la durée d'action des CIDN, qui sont similaires pour chacun des temps d'immersion. Les résultats de la présente étude permettent d'envisager l'ajustement de la durée d'immersion selon les populations étudiées en laboratoire. Une immersion de 30 secondes s'avère suffisante pour permettre une activation des CIDN et ainsi produire une diminution significative de la douleur.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/6282 |
Date | January 2013 |
Creators | Brissette, Nathalie |
Contributors | Marchand, Serge |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Nathalie Brissette |
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