Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Les mouvements répétitifs multi-articulaires impliquent la contribution
coordonnée de plusieurs muscles. La façon dont le système nerveux gère cette
redondance est mal comprise. Dans cette thèse nous allons analyser le contrôle du
bras aux niveaux intra- et inter-musculaires, inter-articulaire, lors de mouvements
répétitifs avec ou sans fatigue et en présence de blessure.
À l'aide d'enregistrements électromyographiques (EMG) du bras avec
un brassard d'électrodes, nous avons trouvé des différences de distribution de
potentiels dans les muscles individuels des sujets. Ce brassard pourrait être utilisé
pour faire des acquisitions en milieux clinique ou de travail.
Dans un autre contexte, lors du martelage sur une table et sur un mur,
nous avons analysé l'activité de 20 muscles du corps. Nous avons vérifié
l'hypothèse d'existence d'un facteur global influençant tous les muscles - la
différence entre les configurations corporelles réelles (Q) et de référence (R).
Nous avons effectivement observé la présence d'au moins un minimum global
(MG) d'EMG, défini par moins de 10% de l'activation maximale de tous les
muscles) à chaque mouvement de martelage. Les MGs se situaient près du
sommet de trajectoire du marteau. La configuration de référence varie selon la
tâche, ce qui suggère que des facteurs globaux dominent les facteurs locaux dans
le contrôle du mouvement. Ainsi, lors du pointage avec un léger bâton, un second
MG était toujours observé après le point d'impact. Ceci démontre que l'inertie et
la coactivation peuvent empêcher la minimisation de l'EMG. La mécanique ne
peut donc pas expliquer totalement les processus de contrôle responsables des
MGs. L'hypothèse d'une configuration de référence R semble indiquer une
manière que le système nerveux pourrait utiliser pour optimiser la contribution
des forces passives et des propriétés intrinsèques des muscles dans la production
du mouvement.
Nous avons aussi analysé le sciage répétitif. Nous avons observé que la
diminution d'amplitude de mouvement au coude avec la fatigue était compensée
par des augmentations au poignet, à l'épaule et au tronc. Lors du martelage, cette
diminution était compensée par l'augmentation d'amplitude au tronc, de plus
grands délais entre les vitesses maximales des articulations du bras, et l'activation
multi-musculaire moins cyclique. Ceci suggère une modification des commandes
centrales pour pallier à la fatigue locale. Il semblerait que ces commandes tendent
à maintenir certaines caractéristiques du mouvement en dépit de certaines
perturbations selon la tâche.
Lors du martelage et du sciage en présence d'une blessure à l'épaule
(tendinite de la coiffe des rotateurs ou syndrome d'accrochage), les accélérations
maximales articulaires sont réduites et le mouvement de l'épaule est isolé de la
chaîne cinématique du bras. La force déployée n'est pas influencée par la blessure
lors du martelage et la trajectoire de la scie ne varie pas avec la blessure lors du
sciage. Des ajustements au mouvement global peuvent donc être apportés au
niveau central pour pallier à la blessure locale. Ces ajustements peuvent aussi
dépendre de la tâche.
Dans l'ensemble, nos résultats démontrent, à l'aide de paramètres
spécifiques, que le système nerveux se sert de la redondance pour compenser les
effets de la fatigue et ceux associés à une blessure.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32732 |
Date | 08 1900 |
Creators | Côté, Julie |
Contributors | Feldman, Anatol G., Mathieu, Pierre A. |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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