Ce travail étudie la réaction des grands partis de gouvernement face au développement d’un clivage entre Écologie et Productivisme dans les démocraties occidentales. Pour ce faire, il croise la théorie des clivages et les théories de la compétition sur enjeux. L’hypothèse centrale de ce travail voudrait que ces partis neutralisent le nouveau clivage, en refusant d’accorder leur attention aux enjeux qui le constituent, en les cadrant de manière générale et liée aux clivages historiques et en prenant des positions qui n’impliquent pas le conflit avec leurs adversaires. L’opérationnalisation empirique de cette recherche combine la comparaison et les méthodes mixtes. Elle permet de montrer que les grands partis de gouvernement s’avèrent pour l’essentiel incapables de mener à bien leur stratégie de neutralisation : l’attention accordée au thème environnemental dans leurs programmes s’est accrue et ils ont dû mettre en avant de nouveaux enjeux environnementaux. La seule manière à travers laquelle ces partis parviennent à neutraliser le nouveau clivage consiste à adopter des positions qui n’impliquent pas le conflit. Toutefois, plusieurs facteurs expliquent les variations des réactions partisanes : l’agenda de l’environnement, la gravité du problème écologique, le positionnement sur l’axe gauche-Droite et les divisions internes. D’autres éléments ont un effet limité : les conditions économiques, la position institutionnelle du parti et la menace posée par les concurrents écologistes. Que les facteurs sociaux et environnementaux aient plus d’influence que les facteurs propres à la compétition politique rend d’autant plus pertinente une approche centrée sur les clivages. / This thesis studies how mainstream parties have reacted to a new cleavage dividing Environmentalism and Productivism in advanced industrial democracies. To do so, it associates cleavage theory and issue competition theories. The central hypothesis of this research is that mainstream parties should neutralize the new cleavage, by granting little attention to the diverse environmental issues that form the new cleavage, by framing those issues in relation to the historical cleavages on which they are funded, and by taking positions that imply no direct conflict with their opponents. The research design rests on comparison and mixed methods. The study concludes that big governing parties mostly fail to follow their ideal strategy. Their attention to the environmental theme has grown considerably over the last four decades, and they have had to deal with numerous new environmental issues that have no connection to the old cleavages. The only way these parties have been able to prevent the expansion of conflict is by taking consensual positions on those issues. Yet, many factors explain variations in parties’ reactions: the environmental agenda in the media and in social movements, the severity of environmental degradation, the left-Right position of parties and internal divisions. Other variables have limited effect: the macroeconomic situation, incumbency, and, more surprisingly, the threat posed by green party challengers do not seem to affect big governing parties’ politicization of the environment. The fact that social and environmental factors matter more than explanations based on party competition’s internal dynamics upholds a cleavage-Based approach.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014IEPP0036 |
Date | 13 November 2014 |
Creators | Persico, Simon |
Contributors | Paris, Institut d'études politiques, Haegel, Florence |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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