En tant que message et production de sens, le film est un fragment d'expérience. La transposition de la théorie linguistique de l'énonciation au champ cinématographique impose de réfléchir en premier lieu au caractère des signes qui composent le film et de valider la possibilité de les étudier comme des unités signifiantes, qu'il est tentant de comparer à celles de la langue. Pourtant, il demeure une différence irrémédiable entre les unités du langage, intégrant un système général, en nombre limité et susceptibles pour certaines d'un fonctionnement de désignation déictique, et les unités du cinéma, particulières, indénombrables et iconiques. Outre la possibilité d'une catégorisation sémiologique de quelques procédés reconnus comme énonciatifs, ce travail entend profiter d'une mise en péril de l'idée même d'énonciation dans le septième art pour questionner les fondements épistémologiques de cette notion. Entre une approche déictique et une interprétation métadiscursive, il convient de proposer une voie herméneutique et de laisser le spectateur réinvestir sa position fondamentale de destinataire sans laquelle le film n'est que virtuel. C'est à cette condition que se dessine la perspective d'une ouverture stylistique et esthétique, ou la reconnaissance d'un acte artistique individuel. L'œuvre de Jean-Pierre Jeunet se prête idéalement à cet exercice, parce qu'elle instrumentalise tous les moyens cinématographiques, parce qu'elle use de thématiques récurrentes et cohérentes et parce que, oscillant entre épuration et sophistication, elle vise à une certaine sacralité de l'actuel
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00462563 |
Date | 09 December 2009 |
Creators | Loubet-Poette, Vanessa |
Publisher | Université de Pau et des Pays de l'Adour |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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