L'expertise internationale joue un rôle important dans la mise à l’agenda d’enjeux environnementaux globaux. Ces évaluations sont souvent contestées, en particulier là où les faits et les valeurs sont fortement imbriqués. Cette thèse examine le cas du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), une des organisations d’experts les plus contestées. Elle s'intéresse plus généralement à comment ces organisations maintiennent leur autorité, en croisant les apports théoriques des études des sciences et des techniques et de la sociologie des organisations internationales. Un argument central est que le GIEC, en partie à cause de l'univers controversé dans lequel il évolue, est devenu une bureaucratie internationale. La thèse identifie quatre arrangements institutionnels sur lesquels l'organisation s'est appuyée pour maintenir son autorité. Premièrement, elle s'est efforcée de maintenir une représentation équilibrée des États, principalement entre pays développés et pays en développement. Deuxièmement, il a mis en place des mécanismes de gouvernance qui permettent aux gouvernements de jouer un rôle dans le processus d'évaluation, encourageant la “reappropriation” de ses conclusions. Troisièmement, il a procéduralisé le processus d'évaluation pour formaliser le rôle de ses différentes parties et protéger l'organisation contre les critiques. Quatrièmement, il est plus attentif à la gestion de la communication. Ces arrangements sont régulièrement renégociés dans le contexte de nouveaux défis et controverses. Au-delà du GIEC, ils offrent de nouvelles perspectives pour observer l'imbrication de l'autorité politique et épistémique. / In the last decades, international expertise has been essential to put global environmental problems on the international agenda. These assessments are often contested, especially on issues where facts and values are profoundly entangled. This thesis investigates the case of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), one of the most authoritative, albeit contested expert organisation. It is more generally interested in how these organisations construct and maintain their authority, drawing on insights from Science and Technology Studies and sociological approaches to international organisations. A central argument is that, partly as a result of the controversial universe in which it has evolved, the IPCC has grown into an international bureaucracy. The thesis identifies four institutional arrangements on which the organisation has relied to maintain its authority. First, it has strived for a balanced representation of all nations, and in particular between developed and developing countries. Second, it has put in place governing mechanisms that allow governments to play a central role in the assessment process, encouraging the ‘ownership’ of its conclusions. Third, it has increasingly proceduralised the assessment, to formalise the role of its different parts and protect the organisation against criticism. Four, it has been more attentive to the management of the information displayed about its work. These arrangements are regularly renegotiated in the context of new challenges and controversies. Beyond the IPCC, they provide relevant lenses to observe the intertwining of political and epistemic authority at the international level.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018IEPP0037 |
Date | 18 December 2018 |
Creators | De Pryck, Kari |
Contributors | Paris, Institut d'études politiques, Université de Genève. Faculté des sciences de la société, Latour, Bruno, Pflieger, Géraldine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English, French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0016 seconds