Alors que la période qui suit la fin de la guerre froide est caractérisée par une restructuration profonde des industries de la défense au niveau mondial, la plupart des études portent sur les mutations à l’œuvre au sein des principaux pays producteurs et de quelques grands pays émergents. Face à cette situation, ce travail doctoral s’intéresse plus spécifiquement au cas des « petits Etats ». La littérature spécialisée tend en effet généralement à considérer qu’après la fin de la course aux armements qui caractérise la période de l’affrontement bipolaire, seules les principales puissances conserveraient la maîtrise de la conception d’armements sophistiqués alors que les Etats aux budgets militaires significativement plus faibles n’auraient d’autre possibilité que d’accepter un rôle de plus grande subordination à travers une modalité principale : l’intégration au sein des chaînes de valeur des principaux producteurs mondiaux en tant que fournisseurs de systèmes, sous-systèmes et composants. Dans ce cadre, la capacité à concevoir des plateformes (véhicule, navire, sous-marin, avion, hélicoptère…) échapperait définitivement aux « petits Etats » et serait le seul apanage des grandes puissances. Partant du constat du maintien de capacités au niveau de la construction de plateformes dans plusieurs « petits Etats » européens, ce travail s’interroge sur les conditions dans lesquelles ces derniers sont parvenus à conserver un tel niveau de compétence industrielle. Organisé autour de quatre études de cas (Suisse, Finlande, Pays-Bas et Suède) dans trois secteurs distincts (terrestre, naval et aéronautique militaire), il cherche à comprendre si ces capacités constituent un héritage du passé tôt ou tard condamné à disparaître, ou si elles s’insèrent dans des stratégies viables et potentiellement transposables à d’autres trajectoires nationales. Pour ce faire, ce travail commence par revenir sur les apports des principales recherches françaises dans le champ de l’économie de la défense, puis il mobilise les travaux de Michael Porter sur le positionnement concurrentiel et sur les déterminants de l’avantage concurrentiel national afin de les appliquer à l’étude des industries militaires des « petits Etats ». / While the period that follows the end of the cold war is still characterized by a deep restructuring of the world defense industries, most of the studies focus on the changes at work within the main producing nations and a few large developing countries. By contrast, this doctoral dissertation focuses more specifically on the situation of the “small states”. Specialized literature tends to suggest that following the arms race that prevailed during the years of bipolar confrontation, only the largest powers would dominate the research and development of sophisticated armaments, while the weaker nations with significantly lower defense budgets would be reduced to playing a minor role through a core modality – their integration within the value chains of the main world producers as suppliers of systems, subsystems and components. In this framework, the ability to design and build platforms (i.e. vehicle, ship, submarine, aircraft, helicopter...) would definitively elude the “small states” and would remain the sole prerogative of the biggest powers. On the basis of the fact that several “small” European states still do have some platform-building capabilities in the military area, this dissertation investigates how the latter succeeded in retaining such a level of industrial competence. Based upon four case studies (Switzerland, Finland, Netherlands and Sweden) in three different sectors (military land, naval and aeronautics), its aim is to understand whether these industrial capabilities do constitute a legacy that will inevitably disappear in the long run, or whether they are integrated within viable strategies that might be succesfully implemented in other national trajectories. To do so, this doctoral work starts by investigating the findings of the main French researches conducted in the field of defense economics, and it subsequently uses the contributions of Michael Porter on competitive positioning and the determinants of the competitive advantage of nations in order to apply them to the study of the military industries of the “small states”.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017EHES0125 |
Date | 15 November 2017 |
Creators | Caralp, Adrien |
Contributors | Paris, EHESS, Sapir, Jacques |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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