L’écomobilité en milieu scolaire, étudiée à travers le Pédibus ou walking school bus, système de ramassage pédestre organisant bénévolement le trajet domicile-école à l’initiative des parents, peut questionner l’éducation relative à l’environnement (ERE) et l’éducation au développement durable (EDD). S’inscrivant à la suite des travaux de Lucie Sauvé, Sandrine Depeau, Alain Legardez, Angela Barthes, Marie-Louise Martinez et Jean-Marc Lange, les analyses ont cherché à montrer comment la pratique du Pédibus peut devenir un enjeu éducatif qui touche aux finalités de l’éducation : « construire des savoirs », « construire une identité de sujet et de citoyen », « devenir une personne responsable évoluant au sein d’une communauté ». Le point de départ a été d’interroger la façon dont le discours véhiculé par les textes officiels, dont les grandes déclarations onusiennes fondatrices du développement durable (DD), voient en l’école le lieu fondamental de la formation des esprits conscients et responsables. A ces discours prônant une réforme par le haut, la thèse a mis en regard les discours des acteurs du Pédibus en Métropole Rouen Normandie, recueillis entre 2016 et 2018, afin de montrer comment s’articule un discours écocitoyen, inscrit dans un processus de réforme par la base et par l’action quotidienne. S’inspirant des études sur l’écocitoyenneté, en particulier des travaux de Marie-Louise Martinez, l’analyse interlocutive des discours a mis en évidence la constitution d’une conscience écocitoyenne et l’émergence d’une personne écoresponsable, inscrite dans son milieu urbain et naturel, ainsi que dans son milieu social (rue, quartier, ville). Par ailleurs, cette thèse constitue la première monographie universitaire consacrée au Pédibus, incluant un état de la recherche inspiré de divers pays et de domaines différents (sciences de l’éducation, médecine, sociologie, géographie) concernés par le « car-à-pattes », à l’origine des principaux types de discours portant sur un objet complexe (discours sécuritaire, hygiéniste, sociétal, environnemental). Conformément à la nature même d’un processus d’apprentissage dénué de curriculum et dont la compréhension peut s’inspirer des travaux de l’éco-ontogénèse dans l’esprit de Tom Berryman, les relations entre apprentissage non formel et apprentissage formel ont été interrogées, d’autant que les élèves concernés relèvent du « cycle des observations » et du « cycle de consolidation » de l’école primaire. Sur ces bases, la thèse a formulé des pistes de remédiation, susceptibles de renforcer la synergie entre éducation non formelle et éducation formelle d’une part, et de contribuer à la multiplication et à la pérennisation des lignes de Pédibus d’autre part, très engagée depuis des décennies dans les « déplacements doux », pourrait servir de modèle dans le domaine de l’écomobilité. / Eco-mobility in connection with schools, studied through the Walking School Bus, a pedestrian collecting system that voluntarily organizes the home-school journey for young pupils at the initiative of some parents, can raise questions about environmental education (EE) and education for sustainable development (ESD). Following the work of Lucie Sauvé, Sandrine Depeau, Alain Legardez, Angela Barthes, Marie-Louise Martinez and Jean-Marc Lange, the analyses sought to show how the practice of the Walking School Bus can become an educational issue that touches on the aims of education: "building knowledge", "building an identity as a subject and a citizen", "becoming a responsible person evolving within a community". The starting point was to question how the discourse conveyed by official texts, including the major UN declarations founding sustainable development (SD), see schools as the fundamental place for the training of conscious and responsible minds. To these discourses advocating a reform from above, the thesis compared the discourses of the actors of the Walking School Bus in Rouen Normandy Metropolis, collected between 2016 and 2018, in order to show how an eco-citizen discourse is articulated, as part of a reform process from the bottom up, and through daily action. Inspired by studies on eco-citizenship, in particular the work of Marie-Louise Martinez, the interlocutory analysis of the discourses highlighted the creation of an eco-citizen awareness and the emergence of an eco-responsible person, inscribed in its urban and natural environment, as well as in its social environment (street, neighborhood, city). Moreover, this thesis is the first university monograph devoted to the Walking School Bus, including a state of research inspired by various countries and different fields of science (educational sciences, medicine, sociology, geography) concerned by the WSB, at the origin of the main types of discourse on a complex subject (safety, hygienist, societal, environmental discourse). In accordance with the very nature of a curriculum-free learning process whose understanding can be inspired by the work of eco-ontogenesis in Tom Berryman's mind, the relationship between non-formal and formal learning was questioned, especially because the pupils concerned fall within the "observation cycle" and the "consolidation cycle" of primary school. On this basis, the thesis formulated remedial approaches that could strengthen the synergy between non-formal and formal education on the one hand, and contribute to the multiplication and sustainability of the Walking School Bus lines on the other hand. Rouen Normandy Metropolis, which has been very much involved for decades in "soft mobility", could serve as a model in the field of eco-mobility.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018NORMR153 |
Date | 26 November 2018 |
Creators | Ibinga, Kery Juladys Joëlle |
Contributors | Normandie, Martinez, Marie-Louise |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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