Que la littérature française contemporaine s’approprie ce qui se passe dans le monde, cela n’étonne plus. La critique a maintes fois montré combien, depuis les années 80, et après une période formaliste des années 60-70, la fiction se tourne de manière plus assumée vers le monde. N’assiste-t-on pas, pour autant, à une dissolution de l’évènement ? À travers un corpus composé d’œuvres de Laurent Mauvignier, Emmanuel Carrère, Marguerite Duras et Claude Simon, réparties des années 60 aux années 2000, ce travail propose d’interroger les modalités de cette réappropriation de l’évènement. Procédant par touches, effleurant l’évènement, usant de métaphores, et croisant les diverses versions dont il est l’objet, les fictions contemporaines creusent le sillon des expérimentations d’auteurs comme Claude Simon et Marguerite Duras qui, dès les années 60, portent un regard critique sur la manière dont la fiction peut appréhender ce qui s’est passé. De l’évènement, il ne reste alors plus guère que ces bribes symboliques que consistuent les éventèmes. L’imaginaire de la faille prend également le pas sur les dégâts physiques engendrés par les évènements. Cette recherche conduit ainsi à souligner les liens sous-jacents qui unissent l’esthétique contemporaine aux dernières avant-gardes. Se dessine néanmoins, dans les fictions d’aujourd’hui, une tendance plus spécifique à utiliser l’évènement dans une visée relationnelle. La littérature contemporaine se fait ainsi l’écho des fêlures de l’histoire du XXe siècle avec, en perspective, la volonté de souligner ce qui rapproche ces expériences humaines. / The fact that contemporary French literature seizes what happens in the world is not surprising anymore. Since the 1980’s, and after the 1960’s and 1970’s formalist period, critic has proven many times how much fiction assumes more and more looking towards the world. Do we attend, nevertheless the dissolution of event? Through a corpus composed by works of Laurent Mauvignier, Emmanuel Carrère, Marguerite Duras and Claude Simon, going from the 1960’s to the 2000’s, this study aims to examine the modalities of events repossession. Proceeding through touches, brushing against the event, using metaphors and intersecting fragments with gaze, contemporary fictions plough the furrow of experimentations made by writers like Claude Simon and Marguerite Duras, who examine with a critical eye the way fiction can take hold of what happen in the wold. All that’s left of event is so symbolicals fragments that we call eventèmes. Physicals damages caused by events also give way to the imagination of weakness. The present dissertation thus leads to highlighting the underlying connections between contemporary aesthetics and the last avant-gardes. Nevertheless, in today’s fictions there is a more specific tendency to using the event as a relational aim. Contemporary literature is thus the echo of the 20th century’s rifts with the perspective of pointing out what brings these human experiences together.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA100147 |
Date | 03 December 2015 |
Creators | Capone, Carine |
Contributors | Paris 10, Viart, Dominique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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