Cette thèse propose d’expliquer le faible taux d’emploi enregistré en France après 55 ans par les risques de fragilité économique, professionnelle, sociale et familiale que révèle le passage à la retraite. Elle repose sur le postulat de la liberté de choix dans la décision de retraite.En 2005, une étude quantitative sur les intentions de départ à la retraite a été menée auprès de 1004 individus en emploi, âgés de 54 à 59 ans. Les trajectoires personnelles comportant leur part d’incertitude et de changements, 31 entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de membres de l’échantillon initial, cinq ans plus tard, afin de permettre un suivi longitudinal. L’articulation des représentations de la retraite, du parcours professionnel et de la trajectoire familiale vise à cerner les écarts entre les projets et les choix adoptés et à déterminer les facteurs-clés impliqués dans la décision.Cette thèse souligne tout d’abord que la majorité des projets initiaux ne sont pas concrétisés. Le déterminisme du contexte professionnel sur la décision de retraite explique en partie ces réajustements : dégradation des conditions de travail, déclassement en fin de carrière, stigmatisation sont autant d’arguments susceptibles d’inciter les individus à partir à la retraite plus tôt que prévu. Mais les itinéraires familiaux pèsent également sur ces choix : « pivots générationnels » entre des parents âgés et des descendants à soutenir, les jeunes retraités doivent faire face à des charges familiales qui influent sur leur décision. Enfin, cette recherche met en évidence la manière dont les jeunes retraités issus du baby-boom, très attachés à leur liberté individuelle tout au long de leur parcours, défendent la préservation d’espaces personnels (individualisation des pratiques), adoptant ainsi des modèles familiaux et une manière de vivre la retraite inédits. / This thesis seeks to explain the low employment rate in France for people aged 55 years and above in terms of the increasing risk of economic, professional, social and family fragility observed in the transition to retirement. The research is based on the postulate of “free choice” in retirement decisions.In 2005, a quantitative study on the intentions of retirement was conducted among 1,004 employed individuals aged 54-59 years. As personal life courses are marked by change and uncertainties, a longitudinal analysis comprising 31 semi-structured interviews was conducted five years later with participants of the initial sample. The combined study of representations of retirement, end of career and family context allows differences to be identified between plans and the final adopted choices, and the key factors involved in the final decision to be determined.First of all, this thesis demonstrates that most of the initial plans are not realised. The determinism of the professional context on the retirement decision partly explains the observed adjustments: a degradation of working conditions, the assignation of under-qualified tasks at the end of a career, and stigmatisation are all factors that encourage people to retire earlier than expected. But the family environment also influences choices: as "generational pivots" between elderly parents and children to support, young retired people have to face family responsibilities that affect their decisions. Finally, this research highlights how young retirees from the baby boom, for whom individual freedom played a central role in their past life course, adopt new family models and a new way of living (the preservation of “individual spaces” and individualised behaviours) during retirement.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA100003 |
Date | 07 January 2015 |
Creators | Aouici, Sabrina |
Contributors | Paris 10, Bonvalet, Catherine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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