Lhumectation des surfaces végétales, due principalement aux précipitations sous forme de pluie ou de rosée, joue un rôle déterminant lors de la phase de contamination des plantes par de nombreux agents phytopathogènes. La connaissance de la pluie et de la rosée constitue un élément fondamental pour létude et la compréhension du fonctionnement des modèles de simulation des épidémies et des systèmes d'avertissements agricoles. Lobjectif de cette recherche est de contribuer à lamélioration du système davertissement des principales maladies cryptogamiques affectant le blé dhiver au sud de Belgique et au G-D de Luxembourg.
Notre démarche a consisté, dans un premier temps à évaluer les potentialités du radar météorologique de Wideumont. Nous avons décrit son fonctionnement général ainsi que son principe de mesure et nous avons détaillé les différentes sources derreur qui affectent les estimations de précipitations dérivées des observations radar. Les mesures radar sont moins précises que les mesures de précipitations par des pluviomètres. Néanmoins, le radar permet dobserver en temps réel les précipitations sur un large domaine avec une très bonne résolution spatiale et temporelle. La comparaison quantitative et qualitative des précipitations mesurées au sol avec celles estimées par le radar a été faite sur une période de trois ans (2003, 2004 et 2005). Les résultats de la validation des cumuls mensuels font apparaître que le radar a tendance à sous-estimer les précipitations. Lerreur calculée pour lensemble des stations varie entre -50% et +12%. La validation qualitative du radar a été réalisée sur des occurrences de cumuls horaires. Les indices calculés à partir des tables de contingence donnent des valeurs de POD (Probability Of Detection) entre 0.44 et 0.80 durant la période étudiée.
Limpact des estimations radar sur les périodes dinfection de Septoria tritici simulées par PROCULTURE a été évalué durant trois saisons culturales (2003, 2004 et 2005) par comparaison entre les données de sortie du modèle (alimenté par des estimations radar de précipitations horaires) et les estimations visuelles du développement des symptômes de la maladie sur les trois dernières feuilles. Les outputs de PROCULTURE via les données radar ont montré un grand accord entre la simulation et lobservation. Le radar météorologique devrait dès lors être bénéfique pour des régions où le réseau des pluviomètres est inexistant (ou moins dense) et où lincidence de la septoriose est importante.
Dans un deuxième temps, sur base dune recherche bibliographique, un modèle dhumectation a été choisi. Le modèle sélectionné, appelé SWEB, se base sur le bilan énergétique et le bilan hydrique. Il simule la durée dhumectation due à la pluie et à la rosée sur lensemble du couvert végétal à partir des données issues des stations agrométéorologiques. Le modèle a été ensuite testé et validé sur différentes variétés de blé dhiver. Les données de sortie du modèle ont été comparées statistiquement aux mesures des capteurs (préalablement calibrés) et aux données dobservation obtenues sur des parcelles expérimentales et au champ durant les saisons culturales 2006 et 2007. Sur base des résultats obtenus, le modèle SWEB semble sous-estimer la durée dhumectation et plus particulièrement pour les événements de la fin dhumectation (dryoff). Lerreur moyenne en général est inférieure à 90 minutes.
Dans un troisième temps, afin dobtenir une relation entre les périodes dhumectation et le développement de la septoriose sur les trois dernières feuilles, les périodes dhumectation simulées par SWEB ont été comparées dune part aux périodes dinfection de Septoria tritici simulées par PROCULTURE et dautre part aux estimations visuelles. Le modèle de la durée dhumectation simule avec succès des périodes dhumectations, dues à la fois à la rosée et à la pluie, qui ont déclenché linfection de la septoriose observée sur des parcelles expérimentales. Une durée minimale dhumectation favorable à linfection des feuilles de blé par Septoria tritici a été déterminée.
Il est donc désormais nécessaire délaborer un système opérationnel intégrant le radar météorologique, le modèle de la durée dhumectation et le modèle épidémiologique. Notre travail a permis dacquérir via lanalyse des données agrométéorologiques et des données phytopathologiques, les connaissances nécessaires à lélaboration dun tel système et de participer ainsi à lamélioration des modèles davertissements existants. En effet, nous avons analysé les avantages et les limites du système radar comme données dentrée aux modèles et son aptitude dans la spatialisation des données. Nous avons également testé le modèle dhumectation pour la détermination des périodes dinfection nécessaires au développement de la septoriose.
Dans une perspective dune meilleure opérationnalisation du système, lapproche envisagée pourrait facilement être intégrée dans le système existant pour la simulation dautres maladies comme les rouilles, loïdium et la fusariose à léchelle régionale.
En définitive, ce travail aura prouvé une fois de plus lintérêt du "mariage" entre lagrométéorologie et la phytopathologie.
[en] Summary - Weather-Radar Rainfall Measurement and Simulated Surface Wetness Duration for Septoria Leaf Blotch Risk Assessment. The persistence of free moisture on leaves, mainly as a result of precipitation in the form of rainfall or dew, plays a major role during the process of plant infection by most fungal pathogens. Acquiring rainfall and leaf moisture information is needed for accurate and reliable disease prediction and management. The objective of this research is to contribute to improve forecasting Septoria leaf blotch and other fungal pathogens on winter wheat in Belgium and Luxembourg./In the first part of this work, the potential of weather-radar rainfall estimates for plant disease forecasting is discussed. At first step, we focused on assessing the accuracy and limitations of radar-derived precipitation estimates, compared with rain-gauge data. In a second step, the Septoria leaf blotch prediction model PROCULTURE was used to assess the impact on the simulated infection rate of using, as input data, rainfall estimated by radar instead of rain gauge measurements. When comparing infection events simulated by PROCULTURE using radar-derived estimates and reference rain gauge measurements, the probability of detection (POD) of infection events was high (0.83 on average), and the false alarm ratio (FAR) of infection events was not negligible (0.24 on average). FAR decreased to 0 and POD increased (0.85 on average) for most stations, when the model outputs for both datasets were compared against visual observations of Septoria leaf blotch symptoms. Analysis of 148 infection events observed over three years at four locations showed no significant difference in the number of simulated infection events using either radar assessments or gauge measurements. This suggests that, for a given location, radar estimates are just as reliable for predicting infection events as rain gauges. As radar is able to estimate rainfall occurrence over a continuous space, unlike weather station networks that do observations at only a limited number of points, it has the great advantage of being able to predict the risk of infection at each point within an area of interest with an accuracy equivalent to rain gauge observations. This gives radar an important advantage that could significantly improve existing warning systems.
In the second part, a physical model based on the energy balance, known as the Surface Wetness Energy Balance (SWEB), was applied for the simulation of Surface Wetness Duration (SWD) on winter wheat canopy. The model, developed in the United States on grapes canopies, was adapted for the winter wheat cultivars and was applied for use with agrometeorological data easily available from standard weather stations and weather-radar rainfall estimates. The SWEB model simulates surface wetness duration for both dew and rain events. The model was validated with data measured by sensors and with visual observations of SWD conducted in experimental plots during two cropping seasons in 2006 and 2007. The wetness was observed visually by assessing the presence or absence of surface water on leaves. Based on the results, the SWEB model appeared to underestimate surface wetness duration and especially for the dry-off events when compared statistically to visual observations. The error, on average, is generally less than 90 minutes.
In order to establish a relationship between the surface wetness periods and Septoria leaf blotch development risk on the top three leaves, the SWEB model SWD outputs were compared with the number of hours of high probability of infection simulated by PROCULTURE as well as with visual plant diseases observations. A minimal surface wetness duration of favourable infection conditions for Septoria tritici was established.
It is now required to develop an operational system that would integrate weather radar, surface wetness duration and foliar epidemic model. In this work, we have analyzed the advantages and limitations of the radar system as input to models and its ability for spatial interpolation of rainfall. We also tested the model for the determination of surface wetness periods required for Septoria Leaf Blotch Risk development. The proposed approach could be integrated in the existing system.
Finally this approach shows once more the "happy marriage" between agrometeorology and plant disease management.
Identifer | oai:union.ndltd.org:BICfB/oai:ETDULg:ULgetd-04072011-143615 |
Date | 10 November 2010 |
Creators | Mahtour, Abdeslam |
Contributors | TYCHON, bernard, ERPICUM, Michel, EL JARROUDI, Moussa, DELOBBE, Laurent, OGER, Robert, HOFFMANN, Lucien |
Publisher | Universite de Liege |
Source Sets | Bibliothèque interuniversitaire de la Communauté française de Belgique |
Detected Language | French |
Type | text |
Format | application/pdf |
Source | http://bictel.ulg.ac.be/ETD-db/collection/available/ULgetd-04072011-143615/ |
Rights | unrestricted, Je certifie avoir complété et signé le contrat BICTEL/e remis par le gestionnaire facultaire. |
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