Cette thèse présente une conception de la rationalité qui évite les idéalisations des capacités cognitives des agents logiques, typiques des conceptions statiques de la rationalité axiomatique dans laquelle un agent n’est rationnel que dans la mesure où il ne se contredit pas et ce, peu importe les capacités cognitives qui lui sont allouées par les axiomes qui énoncent les normes auxquelles il doit se conformer pour être considéré rationnel (comme dans la théorie de la décision ‘standard’ et les systèmes de preuve hilbertien). Afin d’obvier à ces idéalisations, je suggère d’utiliser l’approche dialogique de la logique (Lorenzen) dans la mesure où elle permet de délaisser la logique classique au profit d’une logique plus «faible» et de déployer une conception alternative de la rationalité «non monotone», c’est-à-dire «non cumulative» et dynamique. Dans ce contexte, je discute de la possibilité de procéder à une radicalisation des conditions d’assertabilité de la théorie anti-réaliste de la signification de Dummett qui prenne mieux en compte les actes judicatifs réellement à la portée des agents logique ainsi que les conséquences de cette radicalisation sur le choix de la logique. Sur cette base, je défends une conception de la rationalité des agents en termes de leurs capacités réelles, et non idéalisées, à justifier leurs assertions dans un cadre dialogique. Je suggère finalement de regarder du côté de la théorie de la rationalité «Socratique» de Sellars-Brandom que je compare à l’approche pragmatique de Lorenzen, car toutes les deux visent à rendre explicite ce qui est implicite dans nos jeux de langage, c’est-à-dire d’être capable de justifier ce que nous assertons. / This thesis presents a conception of rationality that steers clear of the problem of the idealization of the logical agent’s abilities, which is typical of static conceptions of axiomatic rationality, where an agent is rational only insofar as he doesn’t contradict himself, with no consideration for the cognitive abilities that are assigned to him by the set of axioms which express the standards to which he has to adhere to be considered as rational (e.g., in "standard" decision theory and in Hilbertian axiomatic proof systems). To avoid those idealizations, I suggest that one adopts the dialogical approach to logic (Lorenzen), because it allows one to abandon classical logic in favour of a "weaker" logic and to develop an alternative conception of rationality which is "non monotonic", i.e., "not cumulative" and "dynamic". I discuss in this context the possibility of proceeding to a radicalization of the assertability conditions of Dummett’s anti-realist meaning theory, in order to provide a better account of the acts of justification that fall within the scope of a real, non-idealized, logical agent, and its implications for the choice of logic. I defend, on this basis, a conception of rationality of logical agents in terms of their real, non-idealized abilities to justify their assertions in a dialogical way. At the end, I suggest that one should look at the Sellars-Brandom’s notion 'Socratic' rationality theory and compare it with Lorenzen’s pragmatic approach, as both aim to make explicit what is implicit in our language-games, that is to prove and to be able to justify what we have asserted.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2008NAN21015 |
Date | 10 December 2008 |
Creators | Tremblay, Frédérick |
Contributors | Nancy 2, Université du Québec à Montréal, Heinzmann, Gerhard, Marion, Mathieu |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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