Equipes et communautés virtuelles deviennent un mode relationnel collectif largement généralisé. Elles possèdent des caractéristiques spécifiques : distances géographiques, rencontres physiques rares voire inexistantes, aptitude à inclure des grands nombres, facilité d'entrée-sortie, communication écrite dominante, ou effacement du statut social. Elles disposent d'un important bouquet d'outils web 2.0 collaboratifs avec des capacités propres, telles que la mémorisation des échanges, la possibilité du synchrone et de l'asynchrone, le dialogue multiple simultané, l'anonymat éventuel. La collaboration à distance réclame l'acquisition d'un nouveau savoir-faire devenu impératif, que nous appelons le management virtuel. Basée sur l'Analyse Systémique et l'Adaptive Structuration Theory, cette recherche propose un modèle, une mesure et une méthode d'aide au management virtuel. Le modèle est une représentation d'une entité virtuelle en trois dimensions fonctionnelles : la valeur ajoutée collective, la satisfaction des membres, et la flexibilité des frontières. Il s'appuie sur le concept d'adjacence, qui ajoute aux deux rôles d'un individu - l'agent, membre agissant pour la collectivité et l'acteur, stratège agissant pour lui - celui de personne connectée à d'autres individus ou communautés de même domaine d'intérêt. Toute entité virtuelle possède des individus adjacents et communautés adjacentes, en dehors d'elle, et intéressant le management virtuel. La mesure de la e-collaboration comprend celles de l'usage et de l'intérêt pour 18 outils collaboratifs. Elle a été réalisée auprès d'un échantillon de 199 entreprises pendant trois ans. The traitement de cette base de données a permis la création du modèle. Elle révèle des sous-groupes hostiles ou en faveur de la e-collaboration et indique sous quelles conditions elle est envisageable. Elle donne des tendances. Ainsi, les pratiques de community management commencent à être exploitées en interne dans le management d'équipes virtuelles. L'échantillon de grandes entreprises a montré aussi que la e-collaboration est en avance dans un pays émergent, le Vietnam, par rapport à la France. La recherche propose enfin une méthode, dénommée VEMS, Virtual Entities Management Support. Elle part d'une analyse de l'environnement et de la définition d'une stratégie en trois dimensions, puis détermine les fonctions de l'équipe ou de la communauté, les attitudes et les outils adéquats. Elle offre un choix de 18 fonctions et 79 attitudes déduites des recommandations de la littérature et enrichies des observations de l'échantillon. Cette méthode a été appliquée à cinq entités virtuelles de nature très différentes : internes chez un industriel et une banque, externes chez un réseau social, une communauté de fans de web séries, et une autre de fans de cuisine. Ces communautés possèdent de 160.000 à 40 membres. Pour chacune, une stratégie a pu être déployée, avec une série précise d'attitudes et d'outils, point de départ d'un programme opérationnel. Cinq fonctions et 22 attitudes sont communes à toutes les entités étudiées, dont six concernent les adjacences. Elles peuvent être considérées comme le fondement du management virtuel. La méthode a été également déployée auprès de quatre communautés de marques d'un même secteur à faible engagement. Quatre scénarios ont été déduits, dont la participation dans une communauté adjacente, préférable à celui de la création d'une communauté propre.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00966183 |
Date | 11 July 2013 |
Creators | Divine, Marc, Louis |
Publisher | Ecole Centrale Paris |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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