Ce travail propose un cadre conceptuel destiné à des études empiriques visant à comprendre le théâtre du point de vue du spectateur. La compréhension du théâtre à partir des connaissances et des compétences du spectateur, soit de son point de vue, est un champ de recherche qui pourrait être appelé réception théâtrale. D’abord, la réception théâtrale est conçue en tant qu’expérience esthétique d’accès collectif, c'est-à-dire, un type particulier de vécu auquel on arrive grâce à l’action rituelle encadrée par le spectacle. Mais il faut réviser la notion d’expérience esthétique apportée par la philosophie idéaliste, à partir de trois ordres de considération : l’ordre méthodologique, épistémique et théorique. En ce qui a trait à la question méthodologique, elle sera discutée à partir de la condition de l’homogénéité de l’expérience esthétique. L’appropriation du sens d’un spectacle peut varier selon deux traits inséparables de la réception théâtrale: la biographie du spectateur et la relation scène-salle. En ce qui concerne la question épistémique, on postule la difficulté de déterminer a priori le contenu de l’expérience esthétique; le spectateur peut y accéder grâce aux conditions de l’action collective attribuées à la relation scène-salle. La participation des spectateurs implique une action dont le sens interagit imprévisiblement avec le signifié proposé à partir de la scène. Pour cette raison on ne peut connaître le contenu de l’expérience esthétique que dans le cadre d’une concrétisation spécifique, exposée dans les mots du spectateur. Ces considérations mènent à reformuler la question théorique qui dissocie l’expérience esthétique de la vie quotidienne. Les éléments expressifs utilisés dans le théâtre et dans l’expérience de nature collective telle qu’elle se présente dans la relation scène-salle offrent des traits extra–quotidiens qui posent un défi pour les compétences préalables du spectateur. L’expérience esthétique implique le dépassement de ce défi et le contenu de l’expérience esthétique dépend du type de concrétisation demandée aux spectateurs dans le cadre d’une entrevue ultérieure. À partir de ces thèses, les recherches empiriques sont viables, dans la mesure où elles sont saisies en tant que jeux linguistiques dans lesquels des chercheurs et des spectateurs verbalisent l’expérience esthétique promue par un certain spectacle. Les réponses obtenues dans de telles entrevues correspondent aux concrétisations sollicitées chez le spectateur. Postérieurement, une analyse comparative de telles concrétisations peut permettre d’établir le contenu de l’expérience esthétique; par la suite, il peut-être possible d’établir des équivalences entre les concrétisations d’un groupe de spectateurs en regard de la «question problématique» et des données obtenues dans chaque étude empirique. Cette recherche expose des questions centrales pour une étude de la réception théâtrale, conçue comme expérience esthétique d’accès collectif. Les questions abordées sont d’ordre méthodologique, épistémique et théorique. D`après la question méthodologique il se pose une objection à la condition de l’homogénéité de l’expérience esthétique, supposée par la philosophie idéaliste. L’appropriation du sens d’un spectacle peut varier selon deux traits présentés de façon inexorable: la biographie du spectateur et la relation scène-salle. En ce qui concerne la question épistémique, la difficulté de déterminer a priori le contenu de l’expérience esthétique se postule; le spectateur peut y accéder grâce aux conditions de l`action collective attribuées a la relation scène-salle. La participation des spectateurs dans un spectacle implique une action dont les sens interagissent imprévisiblement avec les sens proposés á partir de la scène, raison pour laquelle le contenu de l’expérience esthétique peut seulement être connu dans le cadre d’une concrétisation spécifique, exposée dans les mots du spectateur. Ces considérations mènent à reformuler la question théorique qui dissocie l’expérience esthétique de la vie quotidienne. Les éléments expressifs utilisés dans le théâtre et la condition d’action collective de la relation scène-salle présentent des traits extra–quotidiens qui posent un défi pour les compétences préalables du spectateur. L`expérience esthétique implique le surpassement du défi nommé, dont le contenu dépend du type de concrétisation sollicitée au spectateur dans le cadre de l’entretien. À partir de ces thèses, les recherches empiriques sont viables, dans la mesure où elles sont saisies en tant que jeux linguistiques dans lesquelles des chercheurs et des spectateurs verbalisent l`expérience esthétique promue par un certain spectacle. Les réponses obtenues dans de tels entretiens correspondent aux concrétisations sollicitées à des spectateurs. Postérieurement, une analyse comparative de telles concrétisations peut permettre d’établir le contenu de l’expérience esthétique et s’il se registre des équivalences entre les concrétisations d’un groupe de spectateurs, d`après la question problématique de laquelle il s`agit et des donnés obtenues dans chaque étude empirique. / In this work we propose to consider theatrical reception as aesthetic experience accessed collectively. For that, we discuss three main questions, which belong to methodological, epistemological and theoretical order. According to the methodological question, an objection is situated to the notion by idealist philosophy about aesthetic experience as homogeneous. Appropriation of spectacle’s sense may diverge along with two always present features: biography of spectator and stage-room relation. Around epistemological question, we postulate the difficulty for determine a priori the content of aesthetic experience, which is based on collective action adjudicated to stage-gallery relation. Participation of spectators in a certain spectacle entails an action whose senses interchange in an unpredictable way with the senses proposed from the stage. By that reason, the content of aesthetic experience only can be known in the frame of a specific concretization, exposed by the same spectator. From those considerations, we reformulate the theoretical question by which are dissociated the aesthetic experience and everyday life. Both the expressive elements used in theater and the collective action condition of the stage-gallery relation have no quotidian properties, which become a challenge to spectator’s previous dispositions. The aesthetic experience involves surpassing the mentioned challenge and its content depends upon kind of concretization asked the spectators in an interview. With these remarks, empirical researches are viable if they are grasped as linguistic games in which researchers and spectators verbalize the aesthetic experience promoted by a certain spectacle. Answers recollected in such interviews consist in concretizations asked to spectators. Afterward, a comparative analysis will allow setting up both the content of aesthetic experience and (if it is the case) some equivalence among the aesthetic experience of a set of spectators, according to the problematic question of which it treats and to data obtained in every field study.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/17885 |
Date | 11 April 2018 |
Creators | Santagada, Miguel Angel |
Contributors | Thénon, José Luis |
Source Sets | Université Laval |
Language | Spanish |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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