Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2016-2017 / Bien qu'aujourd'hui le Québec soit reconnu pour son faible taux de fécondité, le Québec d'autrefois porte davantage l'étiquette de « terroir fertile ». Force est néanmoins de constater que l'image d'une population canadienne-française homogène caractérisée par un mode de reproduction spécifique fut davantage l'apanage des discours des élites (Gauvreau et coll. 2007; Gossage et Gauvreau, 1999) qu'une réalité typiquement canadienne-française (Lavigne, 1983; Bouchard et Lalou, 1993; Gossage, 1999b; Gauvreau et Gossage, 2001; Gauvreau et coll., 2007a; Marcoux, 2010). Cette thèse a pour objectif principal d'apporter une contribution à ce courant de recherche en élargissant l'espace-temps des études déjà menées sur la fécondité canadienne-française et québécoise dans le but d'illustrer les variations des régimes démographiques, et ce, avant le déclin généralisé de la fécondité dans les années 1920 (Gauvreau et coll., 2007a). Cette étude s'inscrit dans un courant de recherche qui vise à analyser les comportements de fécondité en tant que phénomène social complexe dont l'étude des principales transformations relève d'une analyse du changement social (Gaffield, 1991; Bouchard, 1996; Szreter, 1996; McQuillan 1999; Beaujot, 2000; Praz, 2005; Gauvreau et collab., 2007a; Marcoux et St-Hilaire, 2008; Marcoux, 2009; Olson et Thornton, 2011). À l'instar des travaux de Gaffield (1991) et de Praz (2005), elle recadre les comportements de fécondité au sein de la reproduction familiale prise au sens large et examine les mécanismes par le biais desquels s'opère l'articulation des sphères de production et de reproduction au sein des ménages. La thèse suggère que les ressorts de l'industrialisation ont constitué un vecteur de changement social au tournant du XXe siècle par le biais de la diversification des comportements de fécondité canadiens-français à l'échelle nord-américaine. À partir de l'étude approfondie de deux milieux urbains contrastés, elle montre que les Canadiens français ont des comportements reproducteurs différents d'un milieu à l'autre et que cette tendance s'accentue entre 1880-81 et 1910-11. Qui plus est, des différences sont également perceptibles au sein de chaque milieu entre les différentes sous-populations canadiennes-françaises. En recadrant les comportements de fécondité effective au sein de la reproduction familiale, la thèse met en évidence l'influence des rapports de genre et de génération sur l'articulation entre la production et la reproduction. La thèse révèle que ces rapports sont construits dans des conditions spécifiques qui permettent d'expliquer les variations des modes de reproduction. Enfin, l'analyse fait ressortir l'imbrication de l'influence des facteurs structurels et culturels sur les comportements reproducteurs et elle montre comment leur institutionnalisation diffère d'un milieu à l'autre. Au terme de l'exercice, cette thèse apporte un nouvel éclairage sur les modèles reproducteurs canadiens-français. Elle élargit l'espace-temps des principales études menées à ce jour en plus de contribuer à la réflexion épistémologique et méthodologique sur le sujet.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/27952 |
Date | 24 April 2018 |
Creators | Harton, Marie-Ève |
Contributors | Marcoux, Richard, Dillon, Lisa |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xv, 275 pages), application/pdf |
Coverage | Québec (Province) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
Page generated in 0.0022 seconds