La violence ne se manifeste plus dans la vie de la plupart des Occidentaux de la même manière qu'au début du siècle dernier. À cette époque, à l'occasion des assemblées populaires, il était fréquent que les gens se laissent emporter et que des bagarres éclatent. De nos jours, il semble que les mœurs se soient assagies. La violence fait encore partie du quotidien de chacun mais, notamment à cause de l'usage répandu de la télévision, elle se présente presque toujours à distance, sur l'horizon lointain de l'actualité planétaire. En raison, peut-être, de cette disposition particulière qui laisse apparaître dans la vie des gens la violence sous la forme d'un contenu extérieur à eux-mêmes, les études sur la violence et les media, qui se sont développées après l'arrivée de la télévision, se sont surtout intéressées à la question des effets des messages ou des représentations à caractère violent sur le comportement des individus ou sur la constitution de leur vision du monde. Dans l'ensemble, ces écrits sont le plus souvent traversés par la crainte de voir la violence se répandre à cause des contenus véhiculés par les media. Mettant en suspens cette inquiétude, nous cherchons pour notre part une approche alternative pour formuler un autre problème liant la violence et les media et pour avancer de nouvelles hypothèses. Nous partons des données conceptuelles qui nous sont offertes par l'expérience d'une fascination pour la violence n'impliquant pas par définition le désir d'être violent. La fascination qui nous intéresse est à la fois attirance pour la violence et mise à distance ou détournement de cette dernière. Le problème qu'elle permet de soulever est celui de la relation à la violence. Le projet de reposer le problème de la violence et des media du point de vue de la fascination nous amène donc à mettre provisoirement de côté l'analyse des messages ou des représentations pour étudier la façon dont la violence se présente dans la vie des gens au moyen des media. En prenant appui sur des auteurs comme André Leroi-Gourhan, Marshall McLuhan et Peter Sloterdijk, nous analysons deux séries d'exemples. L'une témoigne d'une relation à la violence s'étant développée dans les assemblées populaires québécoises au cours des années 1920, l'autre rend compte de la relation s'établissant entre l'individu et la violence au moyen de la télévision. Le présent ouvrage est traversé par l'objectif d'une problématisation originale et actuelle du rapport entre violence et media. Nous soutenons principalement le sérieux de l'hypothèse générale selon laquelle, en passant de l'assemblée populaire à la télévision, l'être humain objective la violence et décharge sur le dispositif télévisuel la responsabilité de son détournement et de son interprétation. Nous espérons que le travail accompli dans cette optique pourra servir à motiver de nouvelles recherches, ainsi qu'à alimenter le débat sur l'attitude à adopter devant les manifestations de violence dans les media.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : violence, médias, medium, media, fascination, communication, relation, assemblée populaire, télévision, histoire, problématisation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3532 |
Date | 06 1900 |
Creators | Gingras-Paquette, Étienne |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Thèse acceptée, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/3532/ |
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