Ce mémoire porte sur la métamorphose des fonds de pension en tant qu'organisations financières dont les activités de placement sont destinées à l'accumulation d'un revenu de retraite. Cette métamorphose est réfléchie dans le cadre d'une analyse de la financiarisation du capitalisme avancé. La financiarisation est définie comme un processus social via lequel la finance tend à encastrer sa propre logique au sein de la régulation de l'activité économique des sociétés contemporaines. Les fonds de pension jouent un rôle moteur au sein de ce processus en raison de leur capacité organisationnelle à centraliser l'épargne salariale et à la convertir en investissement sur les marchés financiers. Nous observons d'une part, qu'en s'accaparant une portion importante des actions émises par les entreprises ainsi que des titres de créance des États, les fonds de pension ont acquis une puissance financière considérable leur permettant d'influencer le fonctionnement normal de l'économie. D'autre part, nous relevons que ce développement financier des fonds de pension semble se construire en opposition avec leur objectif premier de financer les retraites des salariés. Ainsi, à partir du cas canadien, cette recherche s'intéresse plus spécifiquement aux transformations qui animent les fonctions d'intermédiation financière et de protection sociale des fonds de pension dans le contexte de leur montée en puissance. Celle-ci est d'abord située (chapitre I) dans un cadre théorique macro-institutionnel où nous démontrons que le redéploiement de la finance dans l'économie s'appuie en grande partie sur le travail d'intermédiation effectué par ces fonds entre l'épargne, les marchés financiers et les industries. Une revue de la littérature scientifique vient ensuite préciser notre problématique en dégageant les conséquences paradoxales du développement financier des fonds de pension sur le salariat. Après avoir posé ces premiers repères utiles à la compréhension de notre objet de recherche, nous produisons au chapitre II une analyse socio-historique du développement des fonds de pension au Canada. Celle-ci prend la forme d'une typologie historique à travers laquelle sont reconstituées empiriquement les principales phases ayant ponctué le procès d'institutionnalisation des fonds de pension au sein de la société canadienne, et ce, tant sur le plan financier que sur le plan de la protection sociale. Nous proposons finalement au dernier chapitre une interprétation sociologique de la détérioration de la qualité de la protection sociale fournie par les fonds de pension. En nous appuyant sur une analyse détaillée de l'intrusion du risque financier au sein de la structure institutionnelle et organisationnelle des fonds de pension canadiens, nous tentons de démontrer que ces derniers obéissent maintenant à la logique de la spéculation financière au détriment de la logique de la protection sociale.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Fonds de pension, financiarisation, protection sociale, retraite, capitalisme avancé, finance, marché, organisation
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.4140 |
Date | 07 1900 |
Creators | St-Onge, Mathieu |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/4140/ |
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