La compréhension des déterminants de la consommation alimentaire et de la situation nutritionnelle des populations est au coeur des enjeux d’amélioration des dispositifs publics d’appui à la sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté dans les pays en développement. Les crises alimentaires récentes au Sahel et dans de nombreux pays à faible revenu suite à la flambée des prix des denrées alimentaire de base ont mis en évidence les problèmes d’accessibilité des populations pauvres. Les difficultés d’accès à l’alimentation, la pauvreté alimentaire, sont en général associées à la pauvreté monétaire. Pourtant, dans certaines régions, on observe des taux élevés de malnutrition malgré la croissance des revenus. La thèse vise à mieux comprendre la relation entre les revenus et la consommation alimentaire des ménages dans la problématique de sécurité alimentaire des pays du Sud. En complément des outils standards de l’analyse microéconomique de la demande, notamment les fonctions d’Engel, des méthodes empiriques sont mises en oeuvre pour prendre en compte les perspectives qualitatives offertes par les cadres d’analyse de l’accès à la nourriture et des fonctionnements de Sen et des livelihoods. Les analyses statistiques et économétriques sont menées sur le cas du Mali à partir des données de l’enquête nationale budget-consommation des ménages de 2001 qui a porté une attention particulière au volet consommation. Les résultats montrent que, globalement, l’accroissement des dépenses totales (considérées comme proxy des revenus) améliore quantitativement (calories) et qualitativement (diversité) la consommation alimentaire. Mais la comparaison des niveaux de vie des ménages mesurés en termes de pauvreté monétaire et de satisfaction des besoins caloriques révèle des cas inattendus : celui des ménages non pauvres monétaires qui ont une consommation calorique insuffisante et, à l’opposé, celui des ménages pauvres monétaires qui ont une consommation calorique suffisante. L’existence de ces cas, qui ont un poids relatif important dans l’échantillon des ménages maliens, s’explique notamment par les choix de répartition budgétaire et de composition du panier alimentaire au sein des ménages. Elle met en évidence que l’indicateur monétaire traditionnel de la pauvreté n’est pas un indicateursuffisant de la satisfaction des besoins nutritionnels. / Understanding people's food consumption and malnutrition determinants is the main issue for the improvement of public food security and poverty alleviation policies in the developing countries. The recent food crisis in the Sahel and many other low income countries which followed commodities prices increase highlighted the access problem of poor people. Food access problem and food poverty are mostly related to monetary poverty. Yet in some regions, high malnutrition rates are observed despite the income raise. The objective of the thesis is to better understand the households' income – food consumption relationship within the framework of food security in Southern countries.In addition to the standard tools of the microeconomic demand analysis, especially Engel functions, we developed empirical methods to take into account the qualitative perspectives given by the food entitlements and functionings approaches of Sen and the livelihoods approach. The statistical and econometrical analysis draws upon the data of a Malian national survey of 2001 on households' living standards, which paid a particular attention to the food consumption section.The results show that, on the whole, an increase of total expenditures (taken as a proxy of income) raise food consumption quantitatively (calories) and qualitatively (diet diversity). However, living standards comparisons in terms of monetary poverty and calorie needs coverage reveal unexpected cases : monetary non poor households with insufficient calorie intake and monetary poor ones with sufficient calorie intake. The existence of theses cases which represent a relatively important proportion of the survey's sample is explained by the choices of budget allocation and the composition of households' food basket. It underlines that the traditional monetary indicator of poverty is not a suitable indicator of food needs satisfaction.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011MON10072 |
Date | 08 April 2011 |
Creators | Bocoum, Ibrahima |
Contributors | Montpellier 1, Boisson, Jean-Marie, Herrera, Javier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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