Nourrir les territoires des sociétés urbaines ?Fait alimentaire et fait urbain sont aujourd’hui au cœur d’un faisceau de tensions et de contradictions. Paradoxalement, ils n’étaient plus appréhendés et gérés conjointement. Cette thèse vise à saisir la façon dont l’alimentation peut constituer un prisme au travers duquel le territoire, pris dans le processus de métropolisation, peut être lu mais aussi pensé et géré.Une première partie s’intéresse à l’état des liens entre fait alimentaire et fait urbain dans les territoires et aux potentiels intérêts d’un croisement entre les deux systèmes qui y sont liés à l’heure d’un processus de reterritorialisation du fait alimentaire et de métropolisation du fait urbain. A travers une analyse de la rythmique des croisements successifs entre ces deux systèmes et de leurs évolutions, nous montrons comment le processus de reterritorialisation du fait alimentaire est et peut-être le support d’un monde métropolitain et d’une pensée revisitant conjointement problématiques du système alimentaire et territorial.Une deuxième partie s’attache à l’analyse du traitement des liens entre fait alimentaire et fait urbain à partir du constat d’un défaut d’appréhension du caractère vital et d’approche globale du fait alimentaire. Celui-ci n’est pas saisi comme un champ d’action en soi et est formulé partiellement et de façon éclatée. L’appréhension du fait alimentaire comme problématique publique transversale par les territoires est néanmoins en cours. En France, le prisme dominant d’appréhension est celui de l’action agricole qui évolue vers l’agri-alimentaire. A Lyon, l’arrivée du programme Urbact a permis d’engager les prémices d’une ambition stratégique métropolitaine maillant problématiques alimentaires (accessibilité, qualité, durabilité) et territoriales (gestion de l’agriculture urbaine et périurbaine, logistique territoriale, renouvellement urbain, tissu commercial, action sociale, gestion des espaces publics, développement touristique, développement économique, etc.). Le saisissement et la structuration d’une réflexion ou d’une action territoriale autour de l’alimentation sont caractérisés par une transaction territoriale. Un champ d’action territorial hybride émerge de la constitution d’un fil rouge et de la mise en place d’interactions entre acteurs, thématiques, échelles d’action et espaces autour du fait alimentaire.Ces éléments dégagent des perspectives pour penser la production et l’organisation des régions urbaines en devenir en révélant l’opportunité du fait alimentaire pour une approche transversale des problématiques d’aménagement, de développement, de gouvernance et éventuellement de construction métropolitaine. / Feeding the territories of urban societies?Food and cities are two subjects today at the heart of a bundle relations, tensions and contradictions. Paradoxically, they were not apprehended and managed jointly any longer. This thesis aims to understand how food can be a prism through which the territory as considered in the metropolisation process, can be read but also designed and managed.The first part considers the state of the links between food and the urbanisation process as well as the potential interests of a crossover between the two systems that are related thereto in a time of a reterritorialisation of the food supply and metropolisation of the urban phenomenon. Through an analysis of the rhythm of successive crossovers between these two systems and their evolution, we show how the food in a reterritorialisation process perhaps underpins a thought revisiting jointly the issues of the food and planning system.The second part focuses on the analysis of the treatment of the links between food and the urban system based on the fact that food is not recognised as vital and lacks a comprehensive approach. It is not seen as a field of action in itself. It is formulated partially and in a fragmented manner. The apprehension of food as a public transversal issue by the territories is nevertheless ongoing. In France, the dominant prism of apprehension is that of agricultural action that evolves towards agri-food. In Lyon, the arrival of the Urbact “Sustainable food in urban communities” program helped initiate the beginnings of a metropolitan strategic ambition combining food (accessibility, quality and sustainability) and planning (management of urban agriculture, planning logistics, urban renewal, commercial system, social action, management of public spaces, tourism development, economic development, etc.) issues. The rising awareness and structuring of a reflection or a territorial action around food are characterised by a territorial transaction. A hybrid territorial field of action is emerging from the creation of a red thread and the development of interactions between actors, themes, scales of action and spaces around food.These elements highlight perspectives to consider the production and organisation of urban areas in the making, outlining the importance of the food for a transversal approach to metropolitan planning, governance and possibly construction issues.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015GREAH031 |
Date | 10 December 2015 |
Creators | Brand, Caroline |
Contributors | Grenoble Alpes, Vanier, Martin |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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