Au Canada, en 2017, on estime à 206 200 le nombre de diagnostics de cancer posés et à 80 800 les décès des suites de cette maladie. Plusieurs médicaments issus de sources naturelles sont actuellement utilisés en chimiothérapie. C’est notamment le cas de la dactinomycine (actinomycine D) et du Taxol® (paclitaxel) que l’on isole respectivement de bactéries Streptomyces et des écorces de différents ifs. Cependant, leur usage pour le traitement du cancer est souvent limité en raison d’effets secondaires importants, autant envers les cellules cancéreuses que certains groupes de cellules saines. Dans plusieurs cas, les effets secondaires peuvent être fatals pour les patients traités ou encore contraindre le clinicien à mettre fin au traitement. Pour cette raison, la recherche de composés actifs offrant une meilleure sélectivité envers les cellules malignes présente un grand intérêt. C’est autour de cette vision qu’un criblage de quinze espèces de champignons de la forêt boréale, comestibles ou non, a précédemment été mené au Laboratoire LASEVE. Cette étude a permis d’identifier un extrait à l’hexane et à l’éthanol d’un champignon de type polypore présentant une forte cytotoxicité sélective envers les lignées cancéreuses comparativement aux lignées cellulaires saines. Il s’agit de Pycnoporus cinnabarinus, un champignon poreux de forme semi-circulaire et de couleur rouge-orangé caractéristique. L’objectif principal du projet de recherche consistait à identifier et à caractériser les composés responsables de l’activité cytotoxique d’un extrait hydroéthanolique de P. cinnabarinus. Plusieurs étapes de fractionnement ont permis d’isoler et d’identifier quatre composés incluant la cinnabarine, l’acide cinnabarinique, le peroxyde d’ergostérol ainsi que le tréhalose. Les molécules isolées dans le cadre du projet sont déjà connues de la littérature scientifique et identifiées comme présentes dans P. cinnabarinus, mais les résultats du projet permettent de fournir des données spectrales plus récentes pour certains composés. Les résultats suggèrent que l’activité cytotoxique ainsi que la sélectivité pour les lignées cancéreuses de l’extrait hydroéthanolique de P. cinnabarinus sont attribuables en partie aux molécules de type phénoxazone, soient l’acide cinnabarinique et la cinnabarine. On constate effectivement une activité cytotoxique pour ces composés, avec des valeurs d’IC50 entre 10 et 16 μM sur A-549 et entre 13 et 20 μM sur DLD-1. Cependant, ces phénoxazones sont moins actives envers les cellules saines, WS-1. Par ailleurs, les deux composés testés individuellement présentent une activité moindre par rapport aux extraits bruts de départ, suggérant un effet de synergie entre ces deux molécules ou avec d’autres présentes dans l’extrait. En résumé, ce projet a permis d’expliquer partiellement l’activité cytotoxique marquée d’un extrait hydroéthanolique de P. cinnabarinus, en plus de consolider les connaissances déjà existantes sur ce polypore.
Identifer | oai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:4471 |
Date | January 2018 |
Creators | Fortin, Sophie |
Source Sets | Université du Québec à Chicoutimi |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/4471/ |
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