Depuis le début des années 1990, les gouvernements britanniques et français ont encouragé la création d’organisations musulmanes. Cependant, près de vingt ans après la création en 1997 du Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB) du rôle de plus proche allié musulman du gouvernement et de porte-parole des communautés, la question de la représentation musulmane n’est toujours pas réglée. En France, le parcours du Conseil français du culte musulman (CFCM) créé par le gouvernement en 2003 offre certains parallèles avec l’histoire du MCB: affaibli par les luttes intestines de ses membres, celui-ci a finalement échoué à réaliser l'unité organisationnelle. Dans ma thèse, je compare ces deux histoires singulières et j’étudie les facteurs qui ont entraîné le déclin de ces conseils nationaux. Je démontre en m’appuyant sur des rapports gouvernementaux, des déclarations officielles, des articles de presse et le témoignage des principaux acteurs de la création de ces organismes, qu'ils ont parfois pu jouer un rôle clé dans certaines étapes de l’histoire des mobilisations des musulmans dans les deux pays. Cependant, la légitimité des organisations cultuelles et leur capacité à répondre aux besoins des musulmans ont été remis en question dans le contexte de l’après 11 septembre 2001. Les conseils nationaux ont ainsi cédé la place à de nouveaux types de mobilisation politique. Une multitude d'organisations musulmanes « progressistes » mettant l'accent sur la cohésion sociale, le dialogue interreligieux ou la participation civique a ainsi vu le jour. Ces nouveaux acteurs locaux, en se fixant de nouveaux objectifs plus généraux et ouverts que les besoins particuliers des seuls musulmans aident à la construction de nouvelles identités musulmanes. Ils s'efforcent de transformer l'image de “communautés” repliées sur elles-mêmes en un groupe de citoyens dynamiques tournés vers les autres. / Successive British and French governments have encouraged the formation of bodies claiming to speak for Muslims since the early 1990s. However, nearly two decades after the Muslim Council of Britain (MCB) was created in 1997, the issue of Muslim representation is still pending. In France, the trajectory of the government-backed the Conseil français du culte musulman (CFCM) created in 2003 is parallel in some respects: weakened by the members’ infighting, it finally failed to achieve organisational unity.In my dissertation, I draw parallels between the two cases and consider the reasons which led to the decline of these national ‘representative’ bodies. Using government reports, official statements, press articles and personal accounts of the individuals involved in their inception, I argue that they played a significant role in the early stages of Muslim mobilisation. However, once their legitimacy and ability to cater for Muslim communities in the new post-9/11 context was called into question, the national councils gave way to new types of Muslim political mobilisation.As a result, a multitude of “progressive” Muslim organisations focusing on social cohesion, interfaith outreach, civic participation and social welfare emerged. By shifting their objectives from accommodating the needs of the Muslim communities to social cohesion as a whole, these new local actors not only help build new Muslim identities but also strive to transform the image of Muslims from an inward-looking community to outward-looking dynamic citizens.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA030111 |
Date | 28 November 2014 |
Creators | Bila, Andrea |
Contributors | Paris 3, Garbaye, Romain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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