La monumentalisation de l’architecture figure parmi les marqueurs les plus éloquents de la pénétration de la culture romaine en Gaule, après la conquête. Peu de temps après l’instauration du Principat, de nouveaux édifices couverts de sculpture ornementale viennent en effet bouleverser le paysage architectural désormais gallo-romain. Sans précédent dans les constructions laténiennes, les décors architectoniques connaissent dès lors une importante diffusion et évoluent au gré d’influences diverses dont les premières sont dictées par des jalons métropolitains comme le temple de Mars Ultor.Plusieurs auteurs ont déjà proposé des synthèses retraçant l’évolution des décors architecturaux de Rome à l’époque impériale, pour le Ier siècle notamment. Elles sont en revanche beaucoup plus rares dès lors que l’on s’intéresse aux provinces de l’Empire et en particulier au nord des Gaules et aux Germanies, alors même que le matériel y est abondant. Ce constat est d’autant plus vrai à mesure que l’on avance vers la dynastie des Antonins puis vers les Sévères, à tel point que la seconde moitié du IIe et le IIIe siècles sont des époques quasiment désertées par les chercheurs.Situé dans la lignée de travaux récents concernant le décor architectonique « tardif » en Gaule et dans les Germanies (Genainville, Champlieu, Neumagen, Bordeaux, Pont-sainte-Maxence), ce travail propose une nouvelle synthèse centrée sur les deux derniers tiers du IIe et le IIIe siècle de notre ère. À partir d’un corpus réuni au sein des territoires éduen, lingon et sénon, il tente d’une part de caractériser les décors employés sur les bases, colonnes, chapiteaux, architraves, frises et corniches. En mettant en lumière une évolution pour chacun de ces éléments, il est alors possible de dégager des éléments chrono-typologiques. La question du répertoire ornemental est également abordée, ce qui permet de s’interroger sur les mécanismes évolutifs, la circulation des modèles et les différentes contraintes qui président aux changements observés. Enfin, l’étude des blocs permet de proposer plusieurs restitutions et d’ainsi avoir une idée de l’activité architecturale qui caractérise les différents sites observés. / The development of monumental stone architecture was part of the most telling clues about roman culture entering in Gaul, after Cesar’s conquest. Short while after the Principate started, new buildings covered with ornamental sculpture created a new architectural landscape in the territories that thus formed the roman Gauls. Even though architectonic ornaments had no precedent in the Iron Age, their spread quickly became very important. Ornaments thus started to evolve, taking monuments from Rome itself as first models ; for example the temple of Mars Ultor.Several authors have already written papers about the evolution of architectonic ornaments in the Imperial Rome, in particular for the Ist century AD. However, publications about the Provinces of the Empire are scarcer, especially regarding north of Gauls and Germanies. This observation is even more obvious for later periods such as the second half of the IInd and the IIIrd century A.D.My thesis belongs to a serie of recent works about « late » architectonic ornaments in roman Gauls and Germanies (about collections such as those of Genainville, Champlieu, Neumagen, Bordeaux, Pont-sainte-Maxence). It focus on a period from the years 130 to the years 230 AD (approximately from the reign of Antoninus to this of Alexander Severus). From a corpus gathered over three civitates (Aedui, Lingones, Senones), my work tries to define which ornaments were employed on the components of architectural orders (basis, columns, capitals, architrave, friezes, cornices), to understand how they were allocated, and to highlight how they evolved over decades. Ornamental repertory is also an important point : it allows to question about evolution mechanisms, patterns diffusion and other reasons that made handcrafters change their carving techniques. To finish, studying architectonic pieces provide possibilities of reconstructing monuments, so as to have a idea of what was building activity like in the three studied civitates.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017UBFCH032 |
Date | 01 December 2017 |
Creators | Ribolet, Mathieu |
Contributors | Bourgogne Franche-Comté, Vitali, Daniele |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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