Placés en position d’interface au sein du système éducatif, entre les autorités supérieures nationales et académiques, les notables locaux, les élèves et leurs familles, mais aussi l’ensemble du personnel du lycée, enseignants inclus, sur lesquels ils ont autorité, les proviseurs occupent une position fondamentale. Créés en même temps que le lycée napoléonien, en 1802, les proviseurs bénéficient tout au long du XIXe siècle d’une construction de leur statut et de leur carrière par l’État. Véritables fonctionnaires d’encadrement intermédiaires, pour la grande majorité issus du monde de l’enseignement, de plus en plus fréquemment agrégés, les proviseurs sont soumis à une intense mobilité géographique, presque incontournable pour ceux qui veulent accomplir une belle carrière dont le sommet reste les lycées parisiens. Son travail au quotidien est considérable, à la fois dans et hors de son établissement. Le proviseur affirme également son rôle pédagogique, l’Institution attendant de lui une vraie capacité à se montrer comme un éducateur, et pas seulement comme un administrateur. Représentants de l’État républicain, les proviseurs se trouvent par ailleurs au cœur des enjeux politiques et religieux de leur temps, en particulier pour faire face à la rude concurrence que leur imposent les établissements congréganistes. Mobilisant un ensemble varié de sources (textes officiels et règlementaires, dossiers personnels des fonctionnaires, archives départementales, documents privés), cette thèse repose sur une approche prosopographique, permettant d’étudier les parcours de carrière, les formes de mobilité professionnelle et les origines sociales de ces fonctionnaires sur la durée d’un long XIXe siècle, avec une attention particulière pour la IIIe République, moment où la construction du corps provisoral est renforcée. Les proviseurs peuvent en effet être envisagés comme un groupe socio-professionnel avec l’affirmation lente mais certaine d’une véritable identité de corps, en droit et en fait, qui n’exclut pas quelques spécificités, comme ces 108 proviseurs ecclésiastiques dont le dernier, pleinement soutenu par les autorités républicaines, ne prend sa retraite qu’en 1898. / Placed in an interface position within the education system, between the national and academic higher authorities, the local notables, the pupils and their families, but also all the staff of the school, including teachers, over whom they have authority, principals occupy a fundamental position. Created at the same time as the Napoleonic high school, in 1802, the principals benefited throughout the nineteenth century from a construction of their status and career by the state. True middle management officials, for the vast majority from the world of education, more and more frequently aggregated, the principals are subject to intense geographical mobility, almost essential for those who want to accomplish a great career whose top remains Parisian high schools. His daily work is considerable, both in and out of his establishment. The principal also asserts his pedagogical role, the Institution expecting from him a true capacity to show himself as an educator, and not only as an administrator. Representatives of the Republican State, the principals are also at the heart of the political and religious issues of their time, especially to face the stiff competition imposed on them by congregational institutions.Mobilizing a variety of sources (official and regulatory texts, personal files of officials, departmental archives, private documents), this thesis is based on a prosopographic approach, to study career paths, forms of professional mobility and social origins of these officials over the course of a long nineteenth century, with special attention to the Third Republic, when the construction of the provisional body is strengthened. The principals can indeed be considered as a socio-professional group with the slow but certain affirmation of a real identity of body, in law and in fact, which does not exclude some specificities, like these 108 ecclesiastical principals whose last , fully supported by the Republican authorities, only retired in 1898.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018ARTO0003 |
Date | 15 June 2018 |
Creators | Clavé, Yannick |
Contributors | Artois, Condette, Jean-François |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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