Le but de ce travail est de proposer une réflexion sur l'art aujourd'hui en prenant le maximum de distance sur le plan historique, en multipliant les angles d'analyse, de façons à la fois théorique et phénoménologique. La compréhension de l’œuvre d'art, son interprétation – non discursive – à partir du sensible peut être décrite et conceptualisée grâce aux catégories de Peirce. A partir de celles-ci, nous abordons l'axe principal de cette recherche : appréhender la création artistique et l'expérience esthétique comme processus de symbolisation. Dans ces deux situations, la pensée ne saisit pas un objet qui lui est extérieur. La réflexion, à partir de la philosophie d'Hegel, sur le dessaisissement de soi comme « essence ultime de l'expérience esthétique » (Worringer) met en évidence un lien intrinsèque entre esthétique et éthique. Comme processus de symbolisation, la création artistique et l'expérience esthétique contribuent à fonder, individuellement et collectivement, notre rapport au monde. Symboliser, c'est bien plus que désigner. Impliquant l'illusion, la symbolisation relie des univers de significations déjà présents, mais vécus comme séparés et qui, comme tels, se manifestent surtout à travers des processus destructeurs et morbides. Une approche croisée des notions de symbole et de symbolisme en psychanalyse et en anthropologie permet de distinguer ce qu'on peut appeler un « symbolisme de crise », ayant fonction d'assurer des passages, individuels et collectifs. Dans un essai d'analyse en miroir de deux œuvres, Le Procès de Kafka et Blow up d'Antonioni, on cherchera à cerner les conditions dans lesquelles s'effectuent aujourd'hui les processus de symbolisation, dans l'art et en dehors de lui. / The aim of this thesis is to assess with a maximum of historical distance the role of art today, from multiple analytical perspectives and through approaches both theoretical and phenomenological. The understanding of an artwork – not through a discursive approach but through one based on the perceptible – could be described and theorized according to Peirce’s categories. These latter bring us to the central focus of the present work: the defining of artistic creation and aesthetic experience as processes of symbolization. In both cases, thought does not take hold of an object that is exterior Rather, based on the philosophy of Hegel, on self-relinquishment as “the ultimate essence of all aesthetic experience” (Worringer), thought demonstrates the intrinsic link between aesthetics and ethics. As a process of symbolization, artistic creation and aesthetic experience are therefore the basis on which our relationship to the world is built, individually and collectively. To symbolize is to do much more than to designate. Symbolization, which involves illusion, bridges worlds of signification that are present but experienced as separate and, as such, that are mainly seen through destructive and morbid processes. A comparative approach of notions of symbols and symbolism in psychoanalysis and anthropology help us discern what could be called a “symbolism of crisis” that would allow passages, individually and collectively. The present analytical essay draws on parallels between The Trial by Kafka and Blowup by Antonioni in an attempt to determine the prerequisites in which processes of symbolization occur today, in and outside of art.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA080034 |
Date | 19 December 2014 |
Creators | Guislain, Pierre |
Contributors | Paris 8, Navet, Georges |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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