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Influence de l'acculturation sur l'alimentation des haïtiennes de Montréal

Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Le processus d'acculturation, par lequel les nouveaux arrivants
acquièrent les caractéristiques du mode de vie du pays d'accueil, modifie la
qualité du régime chez différents groupes ethniques. L'acculturation engendre
en effet un déclin de la consommation d'aliments traditionnels parallèlement
à l'accroissement de celte de nouveaux aliments, changements élevant
souvent les risques de maladies chroniques qui prévalent dans les pays
développés. Toutefois, cette relation entre l'acculturation et l'alimentation n'a
fait l'objet d'aucune étude chez les Haïtiens. La présente étude a pour but
d'évaluer l'acculturation alimentaire et son influence sur rapport nutritionnel
et les caractéristiques anthropométriques des Haïtiennes vivant à Montréal.

L'acculturation, déterminée par le lieu de naissance et l'âge du sujet
à son arrivée au Québec, est représentée dans l'étude par la génération à
laquelle appartient le sujet: première ou deuxième génération. La recherche
a été réalisée auprès de deux groupes de 25 immigrantes haïtiennes, âgées
de 19-49 ans, recrutées majoritairement dans deux églises protestantes
haïtiennes. L'acculturation alimentaire a été estimée selon la fréquence
d'inclusion d'aliments traditionnels ou nouveaux dans la diète de base pré- et
post-immigration pour le premier groupe et post-immigration pour le second.
L'apport alimentaire habituel a été déterminé par un questionnaire de

fréquence de consommation alimentaire. Des mesures anthropométriques
ont aussi été relevées.

Les résultats révèlent la conservation de l'usage de certains aliments
traditionnels, tels le riz et les légumineuses, chez la majorité des sujets
(environ 90%) des deux générations. Néanmoins, la mangue, le maïs moulu,
le millet, le manioc et l'igname ont disparu complètement dans le régime de
base des sujets de deuxième génération. En revanche, la proportion des
sujets consommant régulièrement des céréales à déjeuner, du yogourt et des
fromages est passée respectivement de 17%, 36% et 54% des sujets de
première génération à 52%, 52% et 72% des sujets de seconde génération.
Ces changements alimentaires n'ont modifié ni la répartition des
composantes énergétiques du régime ni les apports nutritionnels moyens de
la majorité des nutriments étudiés, à l'exception de l'énergie, des protéines,
de la vitamine Bg et du sodium qui sont plus élevés chez les sujets de
deuxième génération. Ces différences sont dépendantes de l'âge des sujets.
Par ailleurs, ces changements se sont traduits par une réduction de moitié
des risques d'apports inadéquats en calcium (33% vs 16%) et en vitamine D
(12% vs 5%) chez les sujets de seconde génération. Les risques d'apports
inadéquats en fer se sont toutefois maintenus chez ce groupe (25% vs 21%).

Les sujets de première génération ont un poids, un indice de masse
corporelle (IMC), un ratio tour de taille/hanches et une proportion de tissu
adipeux supérieurs (p<0,01) à ceux de seconde génération. En effet, une
forte proportion (80%) des sujets du premier groupe ont un IMC>=25
comparativement à seulement le quart de ceux du deuxième groupe. Ces
différences sont toutefois reliées à l'âge des sujets.

Ces résultats montrent donc que l'acculturation alimentaire a un effet
bénéfique chez les Haïtiennes de Montréal, quoique le déficit nutritionnel en
fer persiste. Il serait donc utile d'orienter les futures études sur la prévalence
de l'anémie dans cette communauté.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32740
Date04 1900
CreatorsPetit, Éva
ContributorsHoude-Nadeau, Michèle
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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