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Hallucinations auditives verbales et langage intérieur dans la schizophrénie: traces physiologiques et bases cérébrales

Les hallucinations auditives verbales (HAVs) sont des perceptions langagières en l'absence de stimuli externes appropriés. Elles sont un des symptômes les plus invalidants dans la schizophrénie. Parmi les grands types de modèles explicatifs, deux sont particulièrement intéressants : les modèles à origine perceptive, selon lesquels les voix entendues seraient dues à une imagerie mentale et des représentations auditives trop vives et les modèles à origine productive, selon lesquels la parole intérieure est perturbée de telle sorte que les propres pensées verbales du patient sont attribuées à un agent externe. Pour tester le versant moteur des modèles productifs, une expérience de recueil de traces oro-faciales lors des HAVs à l'aide de l'électromyographie de surface a été conduite auprès de patients schizophrènes. Les résultats montrent une tendance à l'augmentation de l'activité musculaire des orbiculaires de la bouche lors des HAVs par rapport à une condition de repos. Pour tester le versant cérébral des modèles, une expérience d'imagerie cérébrale par IRMf lors de tâches de génération de pensée verbale et de perception auditive a été menée auprès de sujets schizophrènes et sujets contrôles et a évoqué une hyper-activation d'un réseau impliquant le cortex temporal et le cortex cingulaire antérieur qui reste à confirmer. La caractérisation phénoménologique des HAVs vécues par les patients a montré que les HAVs diffèrent de la pensée intérieure typique en ce que les voix entendues peuvent être nombreuses et ne sont pas celle du patient lui-même. Ainsi aucun des deux types de modèles considérés isolément n'est satisfaisant pour expliquer les HAVs. Un modèle intégratif multidimensionnel est proposé qui permettrait de mieux rendre compte de la complexité des HAVs. Il existerait, chez les patients schizophrènes une prédisposition perceptive hyper-active couplée à un système de prédiction défaillant. Les deux dysfonctionnements seraient de plus modulés par des facteurs attentionnels, de stress et par un biais cognitif d'externalisation.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00613573
Date24 January 2011
CreatorsRapin, Lucile
PublisherUniversité de Grenoble
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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