Pourquoi le passé colonial français lointain (esclavagisme aux Antilles entre XVe et XIXe siècles) ou plus récent (Algérie française de 1830 à 1962 ; colonisation française en Afrique de 1895 à 1958) hante les œuvres d'écrivains francophones en postcolonialisme ? Comment l'irrésolution de tensions historiques façonne les récits de l'Antillaise Maryse Condé (Célanire cou-coupé, La Belle Créole) et de l'Algérienne Assia Djebar (Les nuits de Strasbourg, La disparition de la langue française) ? Par l'étude de personnages aux frontières mémorielle, territoriale et identitaire, ces auteurs déroulent les maux de l'histoire à travers le prisme de la mémoire. Les décès, assassinats et tortures, et la pérennité de cette violence à travers les générations soulignent l'irrésolution d'une mémoire coloniale et impérialiste. Avec la question de l'altérité et du regard porté sur la figure de l'autre, cette étude analyse des frictions identitaires : solidarité ethnique et sociale ; cercle vicieux qui lie bourreaux et victimes ; stigmatisation du couple mixte ; transgression des codes sociaux soulignant leur inanité ; communauté LGBTI et propension individuelle à intérioriser des préjugés malgré leur préjudice ; peurs issues de l'indéterminisme de personnages métis. Avec des personnages passeurs de frontières, la marge et le centre, la frontière et l'entre-deux deviennent des espaces d'exploration d'un multiculturalisme illimité. C'est donc une décolonisation des imaginaires dont il est question.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00978558 |
Date | 15 January 2010 |
Creators | Corvaisier, Gaëlle |
Publisher | Université de la Sorbonne nouvelle - Paris III |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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