Le premier livre mis sous presse à Venise est publié en 1469. Entre cette date et les années 1530, l'imprimerie s'installe dans la ville et Venise devient la première productrice de livres incunables. D'un côté, nous avons un métier nouveau, qui se développe en dehors des cadres institutionnels des arts et des corporations. Les imprimeurs et libraires créent progressivement un nouveau circuit commercial, celui du livre imprimé, qui adapte ou s'affranchit de celui préexistant du livre manuscrit. La nouveauté de cette activité crée également de fortes inégalités et des incertitudes quant au statut social qu'il faut conférer à ses acteurs, qui doivent s'adapter au contexte social local. D'autre part, les imprimeurs exerçant à Venise sont pour la plupart d'origine étrangère. Dans les premières années, la majorité d'entre eux sont d'origine germanique. D'autres minorités ou communautés ont également contribué au développement de l'industrie. Leur activité était extrêmement instable et précaire. Il s'agit donc de comprendre comment ces artisans et marchands étrangers se sont organisés et comment ils se sont ou non intégrés dans la géographie urbaine et la sociabilité vénitienne. Finalement, ce travail vise à questionner l'existence d'un monde du livre à Venise entre 1469 et 1530, la construction progressive d'un milieu professionnel nouveau autour de l'imprimerie. Notre étude vise à comprendre comment cette industrie nouvelle, apportée par des acteurs étrangers, est parvenue à s'implanter et à croître dans la ville, en s'enracinant dans des institutions, des pratiques législatives, mais également dans le tissu urbain à la fois géographique et social. / The first book to be printed in Venice was published in 1469. Between this date and the 1530s, the printing industry expanded and Venice became the first production hub in Europe for incunabula. On the one hand, printing was a new trade, which was established in Venice outside of the guild system. Printers and booksellers managed to build their commercial network gradually, by either building upon the pre-existing manuscript network, or by creating their own commercial system. Since that activity was entirely new, there were many uncertainties and inequalities as far as the status of the printers was concerned, all the more so since they had to adapt to the local social context. On the other hand, most Venice-based printers were in fact foreigners. During the first years, they were mainly of German origin, although other minorities or communities also contributed to the development of the industry. Theirs was a very precarious and unstable activity. Hence the need to understand how these craftsmen and merchants organized themselves, which also raises the related question of whether and how they integrated into Venice’s urban geography and sociability. Finally, this thesis aims at questioning the existence of a Venetian printing world between 1469 and 1530, and at examining the construction of a professional milieu based on printing and the selling of printed books. I wish to understand how this new industry, shaped by foreigners, managed to take root and grow in the city; how the actors interacted with the institutions and the legislation; and how they integrated into Venice’s social fabric.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA040154 |
Date | 02 December 2016 |
Creators | Kikuchi, Catherine |
Contributors | Paris 4, Crouzet-Pavan, Élisabeth |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
Page generated in 0.0029 seconds