Durant les années 1950, les autorités municipales, sous la pression du département de la police, ont demandé le déboisement d’une section du parc du Mont-Royal. Cette section, communément appelée la « Jungle » et principalement composée de broussailles, de buissons et d’arbres, était fréquentée par une clientèle considérée comme indésirable. Cette dernière comprenait, essentiellement, des alcooliques, des voyous, des pervers, et, surtout, des homosexuels. Leur éradication s’est alors déployée selon un plan en trois étapes qui avait pour objectif de simplifier les techniques de surveillance utilisées par le département de la police. D’abord, une augmentation de l’éclairage, puis, le déboisement de la « Jungle », et, finalement, la construction d’une route, aujourd’hui connue sous le nom de Camillien-Houde. Le parc devenait ainsi plus accessible et plus sécuritaire. Les coupes, que l’on a appelées les « coupes de la moralité », ont eu un effet considérable sur l’environnement et la composition écologique du parc, donnant, entre autres, aux Montréalais, l’impression que le parc était devenu chauve (ce qui lui conféra d’ailleurs le surnom de Mont Chauve).
Les transformations du parc du Mont-Royal n’étaient cependant pas limitées à sa Jungle. En fait, des modifications furent aussi mises en application dans d’autres sections considérées comme sous-développées. La métamorphose du parc et de sa « Jungle » était un acte de développement caractéristique de l’ère moderniste de la planification du Montréal d’après-guerre. La re-planification du parc du Mont-Royal témoigne ainsi d’une volonté sans bornes des autorités d’instaurer la moralité et la modernité dans la ville, volonté qui aura pour conséquence d’altérer la composition écologique du parc. C’est ce qui sera à l’origine d’une campagne nommée « Save-the-Mountain Movement », qui a cherché à empêcher la modernisation de l’espace et milité pour la réhabilitation du parc en tant que boisé paisible. / During the 1950s, the municipal authorities, under pressure from the Police Department, called for the clearing of a section of Mount Royal Park—the so-called “Jungle” (composed mainly of undergrowth, bushes, and trees)—where a community of undesirable Park patrons had established themselves. This cohort of undesirables was understood as being composed mainly of alcoholics, thugs, perverts and most importantly homosexuals. Their eradication was undertaken through a threefold plan which would simplify the techniques of surveillance used by the Police Department; this would be achieved through (1) increased lighting, (2) clearing the Jungle, (3) construction of a roadway, now known as the Camillien-Houde roadway, thus making the Park more accessible and safe. The cuts, known as the Morality Cuts, had a lasting effect on the environmental and ecological composition of the Park, with the immediate repercussion of “balding” the Park, thereby giving it the nickname of Mount Baldy.
Yet Mount Royal Park’s transformation was not limited to its Jungle. In fact, the transformation was undertaken in a number of the Park’s sections which were deemed undeveloped. The development Mount Royal Park and of its Jungle were therefore acts of development, under the umbrella of Montréal’s modernist postwar planning. Indeed, the re-planning of Mount Royal Park testifies to the unbounded will of the authorities to instill morality and modernity within the city, going to lengths that ultimately altered the ecological composition of the Park. This would in the end lead to an all out campaign named the Save-the-Mountain Movement, which sought to end the modernist encroachment of this space and rehabilitate the Park as a wooded and tranquil environment.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/16132 |
Date | 02 1900 |
Creators | Caron, Matthieu |
Contributors | Dagenais, Michèle |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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