De toutes les campagnes de déportations programmées par la direction stalinienne, la première est restée la plus importante. Elle touche en 1930-1931 plus d’un million huit cent mille paysans «dékoulakisés » – les premiers « déplacés spéciaux » de Stalin.En 1930, la région du Nord soviétique est choisie pour servir de laboratoire à cette triple expérience – répressive, sociale et humaine –, qui impose à des dizaines de milliers de familles d’exploiter les ressources naturelles de ce territoire hostile et de s’établir définitivement dans des « villages spéciaux », conçus pour devenir des officines de rééducation.Au-delà de la reconstitution de cette déportation-expérimentation, ce travail documente, à partir de sources d’archives et de témoignages des survivants, l’histoire du quotidien dans ce nouveau microcosme goulaguien. Il éclaire les destinées des familles paysannes en relégation, leurs stratégies de survie face aux conditions extrêmes des premières années, ainsi que leurs modes d’adaptation et de réintégration dès la seconde moitié des années 1930. Il expose les changements survenus dans les « peuplements spéciaux » durant la guerre et retrace le processus d’affranchissement des déportés après dix-huit ans d’exil, qui préfigure l’aboutissement de la plus longue déportation amorcée, puis désamorcée par Stalin. / « Dekulakization » represents the single largest operation from all Stalinist mass deportations. In 1930 and 1931, more than one million eight hundred thousands peasants were sent into internal exile, becoming Stalin’s first « special settlers ».In 1930, the Soviet Northern territory was chosen to be the laboratory of this repressive and social experimentation on human beings, which obliged thousands and thousands of peasant families to extract the natural resources of these fozen hinterlands. They had to remain durably in the so-called « special villages » built for their reforging.This research, based on archival materials combined with survivor’s stories, endeavors to retrace the evolution of this experimental deportation and moreover to document the history of everyday life in the emerging order of the Gulag’s « special settlements ». It throws new light on the fate of peasant families in the North, their strategies to survive when facing the most horrific first years of repression, as well as their ways of adaptation and rehabilitation within society since the second half of the 1930s. This dissertation states the changes occurred in the « special settlements » during the war and charts the process of the deportees’ liberation after eighteen years of exile, which pointed out the end of the longest deportation initiated, and finally defused by Stalin.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040115 |
Date | 24 November 2011 |
Creators | Mondon, Hélène |
Contributors | Paris 4, Conte, Francis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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