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Ontologie, politique et utopie : analyse comparée de la pensée de Ernst Bloch et Hans Jonas

Ce mémoire cherche à illustrer les transformations de la pensée politique à travers l'expérience du XXe siècle, particulièrement en Allemagne. Pour ce faire, nous avons choisi d'analyser la pensée de Ernst Bloch et Hans Jonas, deux auteurs qui sont liés par leur tentative semblable de renouveler la conception des projets politiques en adoptant une posture critique par rapport à la philosophie de leur époque, spécifiquement à propos du concept d'utopie. Dans les deux premiers chapitres, nous insistons sur les fondements philosophiques de ce renouvellement critique. Pour Bloch, un tel renouvellement implique de refonder le matérialisme dialectique sur le principe de puissance, concept tiré d'une interprétation « de gauche » d'Aristote. Il élabore donc une ontologie de l'utopie-concrète qui cherche à ouvrir sur le futur, sur l'Être en puissance et sur le non-encore-être ; ontologie traversée par l'affect d'espérance qui selon lui doit être puisé à même une compréhension athée des mouvements religieux judéo-chrétiens hérétiques. Pour Jonas, renouveler la perception philosophique des projets d'avenir c'est d'abord fonder une éthique anti-utopique visant la préservation de l'humanité de la menace que l'agir technologique fait peser sur elle. Cela implique de lier l'être de l'homme à la nature, elle-même liée à la divinité à travers la création et l'évolution, et ainsi retrouver dans l'être un principe éthique transcendant. Bref, Jonas pense une ontologie de la clôture : fin de l'indétermination éthique, voire du nihilisme, pour la fin de la crise engendrée par l'imminente menace à la survie humaine. Dans le troisième chapitre, nous examinons comment ces positions ontologiques radicales concernant l'utopie se traduisent sur le plan politique en une opposition ferme entre espérance et responsabilité, comment encore une telle opposition est à la fois symptomatique du contexte de son apparition et révélatrice, voire inquiétante, pour la société du futur. Il apparaît que malgré les limitations de l'anti-utopisme intransigeant et les failles de l'utopisme naïf, le débat entre Bloch et Jonas est porteur d'un questionnement qui est en soi important. Au final donc, la radicalité de l'opposition entre espérance et responsabilité renvoie aussi à la similarité des questionnements qui font naître ces positions et à l'importance d'une telle réflexion.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Utopie, ontologie, principe espérance, principe responsabilité, politique.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.4605
Date02 1900
CreatorsRichard-Ouellet, Guillaume
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/4605/

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