Séparé du Sud pastoral, de la capitale londonienne et d’Oxbridge par une frontière moins géographique que culturelle, le Nord de l'Angleterre a une géographie variable en fonction des besoins du discours. Une constante discursive parcourt cependant la littérature sur la région : marqué par ses rudes conditions climatiques, jadis peuplé de barbares, en butte aux invasions et ravagé par la Révolution Industrielle, le Nord serait en marge de la sphère poétique. Or, à partir des années 1960, dans le cadre d'une redécouverte des marges de l'ex-empire et d’une dissolution des frontières nationales due à la mondialisation, le Nord revendique son droit à figurer à part entière au cœur de la carte poétique. Les poésies de Basil Bunting, de Ted Hughes, de Tony Harrison, et de Simon Armitage nous invitent à parcourir ces Nords géographiques, historiques, culturels, mais avant tout poétiques. Ces quatre poètes, nés dans le Nord, ont en commun d’avoir pris une distance, sinon physique, du moins intellectuelle, avec la région, ce qui leur a permis de poser un regard critique. Le mouvement nostalgique de retour à la terre natale amorce une réappropriation sur le plan de l’imaginaire de cet espace colonisé par des discours dépréciatifs. Les poètes y découvrent une source intarissable de créativité et partent en quête d’une langue qui résorbe l’écart entre nordicité et poéticité : l'impur accent barbare devient axiome poétique. Comment cette poésie du Nord met-elle en question l'anglicité et la tradition poétique anglaise en même temps qu'elle la structure ? Si « poésie du Nord » il y a, quelles en sont les réalisations dans la voix, le rythme et la forme poétiques ? / Divided from the pastoral South, London and Oxbridge by a frontier that is less geographical than cultural, Northern England has been constructed through shifting discourses. One discursive feature though has been constantly present in the literature on the region : since the place is forbidding (not the least because of its grim weather), since it used to be populated with barbaric tribes and provided a buffer against even more barbarian invasions, since it was devastated by the Industrial Revolution, the North is excluded from the poetic sphere. Yet since the 1960s, in a context of peripheries emerging from the former empire and of national frontiers disappearing due to globalisation, the North has claimed its right to hold a central place on the poetic map. Basil Bunting, Ted Hughes, Tony Harrison and Simon Armitage have participated in reconfiguring geographical, historical, cultural, but, most importantly, poetic Norths. The nostalgic return to the region where they were born and bred reads as a creative and critical reappropriation of a space that has been colonised by derogatory discourses. The poets discover an inexhaustible source of inspiration and set on a quest for a language that would bridge the gap between northerness and poetry : their impure barbarian accent becomes a poetic axiom. How does this Northern English poetry question Englishness and the English poetic tradition while constructing them ? If « Northern English poetry » does exist, how does it show in terms of poetic voice, rhythms and forms ?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA030156 |
Date | 06 December 2013 |
Creators | Hélie, Claire |
Contributors | Paris 3, Porée, Marc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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