Ce projet contribue aux discussions en cours sur la transition du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur en Europe occidentale marquée par un tournant dans l’évolution de notre espèce, l’Homo sapiens. Alors que les Néandertaliens, nos plus proches cousins évolutionnaires disparaissent du registre fossile, les humains modernes qui ont migré hors d’Afrique, se dispersent rapidement à travers l’Eurasie. Les deux populations étaient exposées aux mêmes changements climatiques dramatiques caractéristiques de la transition, et pourtant, les Néandertaliens sont rapidement remplacés par les humains modernes. Par conséquent, ce phénomène suggère que les populations humaines modernes auraient pu être mieux adaptées face aux changements environnementaux.
Puisque le régime alimentaire est un bon moniteur de l’adaptation, cette recherche compare les stratégies de subsistance des deux espèces humaines ayant tour à tour occupé le site de Riparo Bombrini (Balzi Rossi, Ligurie, Italie). Une analyse archéozoologique et taphonomique a été effectuée sur les collections fauniques du Moustérien tardif et du Proto-Aurignacien afin d’obtenir la première comparaison détaillée du régime alimentaire et des comportements de chasse des Néandertaliens et des humains modernes sur l’un des seuls sites du nord-ouest de l’Italie entièrement documenté avec des méthodes archéologiques modernes. Étant donné que la nature très fragmentée des ossements animaux sur le site a été un obstacle aux analyses fauniques dans le passé, les méthodes d’analyse archéozoologique ont été complétées par le « collagen fingerprinting » (c.-à-d. zooarchéologie par spectrométrie de masse, ou ZooMS) afin d’assurer l’identification d’un maximum de spécimens pour atteindre une précision accrue de l’identification taxonomique. La préservation différentielle du collagène dans les restes squelettiques a également justifié le développement d’une méthode novatrice de dépistage du collagène utilisant la spectroscopie FTIR-ATR pour la présélection d’échantillons ZooMS.
Les résultats montrent que, tandis que Néandertal et Homo sapiens ont continuellement chassé les taxons ongulés disponibles à proximité de Riparo Bombrini, les niveaux de Moustérien tardif indiquent un rétrécissement du tableau de chasse associé à un mode de subsistance hyperlocal. En revanche, les spectres fauniques se sont considérablement élargis dans le plus ancien Proto-Aurignacien, lorsque Riparo Bombrini était occupé comme camp de base logistique à long terme associé à un vaste territoire de subsistance. Les résultats fournissent également les premières données détaillées sur la subsistance des populations humaines durant la transition dans la région de l’arc liguro-provençal, établissant ainsi de nouvelles hypothèses à tester dans de futurs travaux concernant la nature changeante de leurs écologies. / This project contributes to the ongoing debates over the Middle-Upper Paleolithic transition in Western Europe, which marks a turning point in the evolution of our species, Homo sapiens. While Neanderthals, our closest evolutionary relatives, went extinct at that time, modern humans who had migrated out of Africa dispersed very rapidly across Eurasia. While both populations were exposed to the same dramatic climatic shifts at the time, it is only the Neanderthals that quickly disappeared from the archeological record, suggesting that modern human populations may have been better adapted to react to environmental changes than Neanderthals.
Since diet is a good monitor of adaptation, this research compares the subsistence strategies of both human groups as they occupied, in quick succession, the site of Riparo Bombrini (Balzi Rossi, Liguria, Italy). An archeozoological and taphonomic analysis was conducted on Late Mousterian and Proto-Aurignacian faunal collections to produce the first direct comparison between Neanderthal and modern human diets and hunting strategies at one of the only sites in Northwest Italy entirely excavated using modern documentation methods. Because the highly fragmented nature of the animal bones at the site has hindered faunal analysis in the past, these approaches were complemented by collagen fingerprinting (i.e., Zooarcheology by Mass Spectrometry, or ZooMS) to identify as many specimens as possible as to species, thus yielding unprecedented accuracy in taxonomic identification. The challenging collagen preservation state also required developing a screening method using FTIR-ATR spectroscopy prior to ZooMS.
The results show that, while Neanderthals and modern humans continuously hunted prime-aged ungulate taxa available in a close range of Riparo Bombrini, the Late Mousterian levels indicate a narrower diet associated with a hyper-local subsistence range. In contrast, the faunal spectra broadened noticeably in the earliest Proto-Aurignacian, when Riparo Bombrini was occupied as a long-term logistical base camp within an extensive land-use strategy. The results also provide the first high-resolution view of human subsistence during the transition in the Liguro-Provençal arc region and set up test hypotheses about the changing nature of hominin behavioural ecology that can be further tested in future work.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26800 |
Date | 11 1900 |
Creators | Pothier Bouchard, Geneviève |
Contributors | Riel-Salvatore, Julien, Burke, Ariane |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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