Cette thèse ambitionne de faire la sociologie d'un mode d'engagement qui est aussi une forme de rapport spécifique au politique : le militantisme libertaire. Entendu au sens large, il s'agit de l'engagement dans des organisations horizontales (dépourvues de hiérarchie), autonomes des institutions de la démocratie représentative et pratiquant l'action directe (de la manifestation traditionnelle aux occupations et autres squats). C'est à travers l'étude des socialisations successives des militants (primaires, au sein de la famille, puis secondaires, dans les groupes de pairs et dans le collectif militant) qu'est envisagée la formation et le renforcement des dispositions des militants à l'investissement dans une organisation libertaire ainsi que leur acquisition progressive d'une culture politique et d'un rapport au politique spécifiques. Ces différentes socialisations contribuent à faire s'éloigner, au sein de la nébuleuse libertaire, les militants anarchistes et les activistes de la gauche radicale et alternative, qui développent des conceptions différentes de ce que doivent être l'action politique et ses finalités. En dépit de leurs importantes similitudes, anarchistes et radicaux se retrouvent dans des identifications collectives divergentes qui rendent difficile leur collaboration. Leur engagement, largement affranchi des contraintes collectives, traduit un rapport au groupe qui est lui aussi clairement lié à une culture spécifique et distincte, qui influence tant la pérennité des investissements individuels que la durée de vie des collectifs.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00338951 |
Date | 17 October 2008 |
Creators | Luck, Simon |
Publisher | Université Panthéon-Sorbonne - Paris I |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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