Afin d’éviter de procéder à une analyse « groupiste », qui réifie la notion de groupe, cette recherche considère la cohésion d’un « groupe » ethnique comme étant contingente. Ainsi, les stratégies de construction du groupe, ou group-making strategies, des entrepreneurs ethnopolitiques y sont analysées tout en portant une attention majeure à l’influence et à la légitimité des institutions informelles dans la mobilisation identitaire. Prenant comme étude de cas les rébellions touarègues de 1990 et de 2012 au Mali, cette recherche analyse l'impact de la hiérarchie statutaire (parfois appelée « système de caste ») en plus des compétitions pour le leadership de la société temacheq sur la notion de nation touarègue. On y démontre que la hiérarchie statutaire structure en partie les champs du possible et oriente les individus vers des conceptions différentes de leur société et des rébellions. Dès lors, malgré les tentatives d’instaurer l'idée d'une nation unie où tous les membres de la communauté imaginée sont égaux, les divisons statutaires (entre « castes »), mais aussi entre clans touaregs finiront par reprendre le dessus autant en 1990 qu’en 2012. Après l'échec des rébellions, la hiérarchie statutaire sera certes fortement critiquée, délégitimée, mais les oppositions entre individus se réclamant de groupes statutaires (castes) et de clans différents demeureront fortes, rendant ainsi la mobilisation vers l’unification des Touaregs et l'indépendance d’autant plus ardue.
Identifer | oai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/34649 |
Date | January 2016 |
Creators | Grimard, Rémi |
Contributors | Jourde, Cédric |
Publisher | Université d'Ottawa / University of Ottawa |
Source Sets | Université d’Ottawa |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thesis |
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