L'écriture poétique et essayistique de ce mémoire porte sur l'expérience du seuil vécue par un sujet voyageur placé en constant déséquilibre vis-à-vis de l'altérité qui à la fois fonde et décentre son identité. Le recueil de poésie Seule avec comprend quatre parties et exploite les motifs du seuil et du mouvement qui fondent l'expérience du voyage. La construction formelle des poèmes, oscillant entre poésie et prose, mime le constant déplacement du sujet voyageur de même que le rythme créé par le mouvement de la voix et du souffle dans l'écriture poétique. L'expérience du seuil transparaît aussi dans les poèmes par l'emprunt à d'autres langues, la présence de plusieurs voix énonciatives et la constante tension entre le désir du sujet de s'affirmer par la parole et le foisonnement de sensations qui le traversent, le confinant au silence. Dans cette perspective, le voyage devient ici la métaphore du mouvement de la pensée du sujet, qui va sans cesse de soi à l'autre et se redéfinit au fur et à mesure de son déplacement. L'expérience des limites (géographiques, psychiques et corporelles) amène le sujet à se décentrer puis à se recentrer à partir de chacune des expériences vécues. En ce sens, le sujet est constamment en déséquilibre vis-à-vis de l'altérité, dans une tension critique au sein de laquelle sa subjectivité se modifie au contact du dehors et du lointain. Le poème, en tant que lieu de transition, implique ainsi un mouvement dynamique de soi à l'autre, de la parole au silence. C'est à ce mouvement inhérent à la création poétique que je m'intéresserai dans l'essai réflexif Allant vers. Dans cet essai, l'écriture poétique et le voyage se présentent comme expériences d'un point-limite où le sujet est amené à se redéfinir sans cesse, au sein d'un mouvement entre ce qui lui est propre et ce qui est autre. Par le voyage, le sujet se trouve donc sur un seuil: il doit à la fois déchiffrer le pays étranger dans lequel il séjourne et s'y inscrire en le marquant de sa présence. D'instant en instant, l'écriture et le voyage appellent ainsi l'investissement de soi dans des espaces énonciatifs nouveaux et exigent simultanément d'appréhender la langue de manière plus sensorielle et spontanée, de part et d'autre d'un seuil par lequel transitent langage et silence, intelligibilité et sensation. En se décentrant de lui-même, le voyageur, tout comme le poète, peut alors voir et parler autrement, en traversant des lieux charnières et en étant confronté à des rencontres qui altèrent sa vision du monde, du langage et de soi. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Voyage, Seuil, Mouvement, Altérité, Rencontre, Corps.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2375 |
Date | January 2009 |
Creators | Tremblay, Julie |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2375/ |
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