Notre travail interroge les relations entre l'action culturelle et l'hôpital psychiatrique au sein du programme " Culture à l'hôpital ". Ce dernier s'inscrit dans la politique culturelle menée en direction des " publics empêchés ". Porteur d'enjeux multiples, tant du côté des ministères, des directions hospitalières, du personnel que des artistes, ce programme interroge, bouscule l'institution hospitalière et peut parfois être source de conflits. Son étude permet de mettre en évidence l'originalité d'un dispositif particulier : l'atelier culturel. Prenant en compte la logique de projet dans laquelle l'atelier s'intègre, nous interrogeons les effets que ce dispositif peut avoir sur l'institution hospitalière et ses acteurs.Notre étude s'est déroulée sur trois terrains (hôpital du Vinatier, Fondation Bon Sauveur d'Alby et hôpital de Montfavet). Nous avons mobilisé différents corpus : des entretiens, des conventions ainsi que des documents internes aux établissements hospitaliers (projets d'établissement, projets de service, documents de travail d'artistes).Les principaux résultats de la recherche concernent deux axes, l'un relatif au champ hospitalier, l'autre à celui de la médiation culturelle. L'atelier culturel est un nouveau dispositif communicationnel au sein de l'hôpital, il est l'élément tiers dans l'acte de médiation. L'objet artistique y est moins finalité que support de la relation dans la triade patients-soignants-artistes. Le sens donné à l'intervention artistique est redéfinit, le partage d'une expérience esthétique importe plus que la réalisation de l'oeuvre.Pour les personnes hospitalisées, l'atelier culturel représente un en-dehors dans le temps d'hospitalisation, un nouvel espace d'expression bénéfique tant sur le plan social qu'identitaire. L'atelier culturel permet de contrebalancer la rigidité du cadre institutionnel. Les rapports entre participants (patients, soignants) se voient " redistribués " le temps de l'atelier. Une fois ce dernier terminé, les retombées de ce dispositif perdurent au travers d'une modification des représentations sociales sur la maladie mentale, l'institution psychiatrique et ses acteurs. On assiste également à une réappropriation de l'expérience vécue par le personnel. Pour ces professionnels du soin, ce qui s'est déroulé en atelier peut être repris au sein des services, dans la perspective d'améliorer la prise en charge globale des patients. Par la même, il s'agit d'une quête de légitimité tant sur le plan identitaire que professionnel
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00587169 |
Date | 06 December 2010 |
Creators | Costes, Mylène |
Publisher | Université d'Avignon |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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