Return to search

Les identités partagées comme facteur de paix et de stabilité : le cas du Bénin / Shared Identity as a Factor of Peace and Stability : A Case Study of Benin

Les grilles de lecture classiques sur la trajectoire sociopolitique du continent africain sont souvent pessimistes. Elles semblent avoir de beaux jours devant elles puisque l’histoire contemporaine montre une Afrique perpétuellement instable politiquement, traversée par des guerres civiles et des démocraties émergentes sous tension à l’approche des élections.Ce travail invite à une réflexion et une perspective scientifique alternatives, autour d’un pays comme le Bénin. Depuis son indépendance, il n’a pas connu la violence létale, facteur d’un état social « chaotique et pathologique » entraînant un gros volume de destructions et de catastrophes, pour les biens comme pour les individus. Cette thèse relie et articule plusieurs points : l’imaginaire collectif, la relation à l’autre, l’idée que les habitants ont de l’appartenance à un ensemble nommé Bénin, les symboles à l’actif du pays, le travail de socialisation à une communauté de sens et le processus de pacification. Les tensions d’un niveau infra-létal existent mais restent jusqu’à présent contenues. Elles sont les contingences de la construction d’une société politique et traversent certaines étapes de son histoire sociopolitique.Notre démarche théorique favorise une réflexion globale autour de l’interaction entre la double altérité ‒ on est toujours un "autre" pour "l'autre" ‒ et la question de la paix, principalement à l’intérieur d’un pays comme le Bénin. Les profils identitaires ne sont jamais les mêmes à travers le temps et l’espace. Mais au-delà des écarts différentiels, le fait qu’un espace favorise l’émergence des identités collectivement partagées rend probable tout processus de pacification. Dans la mise en œuvre de celui-ci, l’idée du Bénin devient ainsi plus forte que le Bénin lui-même, entité d’abord voire surtout substantielle. Les Béninois ne sont pas en paix parce qu’ils auraient nécessairement la même couleur de peau, la même histoire, une langue commune. Pour nous, même en l’absence de ces trois critères, la paix reste accessible. Pour le démontrer, trois années sur le « terrain » (2007-2010) ont constitué le temps fort de la recherche empirique. Nous avons mené une centaine d’entretiens et réalisé des focus group au sein des communautés où la question de l’identité partagée est mise à l’épreuve quotidiennement. Cette étude doctorale est ainsi un compte rendu des résultats obtenus et des analyses proposées. / Classical perspectives on the socio-political trajectory of the African continent are often pessimist. They will mostly remain so for some time to as contemporary history reveals a continent continually riddled with political instability and wracked by civil wars, whilst emerging democracies are subjected to tensions at the onset of elections. This work offers a reflection and an alternative scientific perspective by focusing on Benin. Since its Independence, Benin has not experienced lethal violence or pathological social chaos causing immense destruction and disaster. This thesis addresses and links several issues: a collective memory, relationships to other people, the idea that residents belong to a unity called Benin; the existence of symbols that benefit national consciousness; socialization aimed at achieving a sense of community; and a peace process. Tensions were at low lethality levels were present and still exist but have so far been limited. They characterize the contingent stages of a political society and its political history.Our theoretical approach privileges a general reflection on: the interaction between duality and otherness – there is always on “other” for an “other” – and the issue of peace; here (within a country), and elsewhere (abroad). Identity profiles are never the same across time and space. But beyond various differences, the fact that space promotes the emergence of collectively shared identities possibly contributes to the peace process. During the implementation of the peace process, the idea of Benin becomes stronger than Benin itself; an entity which is, first of all, substantive in nature. The Beninese are not in peace just because they have the same skin colour, the same history or a common language. Three years of field research (2007 – 2010) constituted the most important period of the empirical research that was used to demonstrate this. About a hundred interviews were conducted and focus group discussions were held within communities where the issue of shared identity was a daily problem. This doctoral study is therefore an account of results obtained and proposed analyses.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013BOR40019
Date12 July 2013
CreatorsLawson, Boêvi Denis
ContributorsBordeaux 4, Lindemann, Thomas
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

Page generated in 0.0025 seconds