Chacune des périodes de crise qu’a connue l’histoire contemporaine ont été jalonnées d’un ensemble de bouleversements sociaux que l’on pourrait appeler des innovations sociales. Elles rassemblent, dans un élan collectif et ascendant, une myriade de mouvements citoyens qui visent la réponse à des besoins sociaux non, ou peu satisfaits, par l’Etat et le marché. Par ailleurs, en s’appuyant sur un ensemble d’organisations de l’économie sociale et solidaire, elles poursuivent une quête de démocratisation de l’activité économique. Dès lors, c’est pour mieux comprendre ces phénomènes de transformation sociale que ce travail tente de mobiliser les sciences de l’information et de la communication. Autrement dit, dans une démarche exploratoire, il questionne le rôle de la communication dans les capacités de changement institutionnel porté par ces initiatives. Une première analyse théorique permet de mettre en lumière l’hétérogénéité du mouvement de l’innovation sociale chez les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Elle souligne, dans ce cadre, la tendance de ces organisations à s’emparer de pratiques de communication stratégiques (marketing et management), bien qu’elles soient historiquement investies d’un rôle politique et symbolique, lui intimant la nécessité de s’emparer d’un répertoire plus critique de la communication. Par conséquent, une seconde analyse empirique, dont les fondements épistémologiques se retrouvent dans la théorie de la complexité d’Edgar Morin et dans une approche réflexive, montre que l’analyse des initiatives citoyennes doit s’appuyer sur les apports communicationnels tout autre. Plus précisément, différents niveaux d’analyses de la communication de ces acteurs permettent de mettre à jour les capacités transformatrices, ou isomorphiques, des initiatives socialement innovantes de l’économie sociale et solidaire. En conclusion, ce que nous dit cette étude, c’est que la transformation sociale en germe dans ces organisations ne peut s’analyser que par une approche praxéologique de la communication. En d’autres termes, la praxis communicationnelle, comme activité organisante de perspective partagée dans un espace public de proximité, est une activité typificatrice d’habitudes, vectrice de changement institutionnel. / Each periods of crisis in contemporary history has been marked by a series of social upheavals that could be called social innovations. They bring together, in a collective and ascending momentum, a myriad of citizen movements that aim at the response to social needs not very satisfied by the State and the market. Moreover, by relying on a set of organizations of the social and solidarity economy, they pursue a quest for democratization of economic activity. Therefore, is to better understand these phenomena of social transformation that this work tries to mobilize the information and communication sciences. In other words, in an exploratory approach, he questions the role of communication in the institutional capacity for change brought about by these initiatives. A first theoretical analysis allows to highlight the heterogeneity of the social innovation movement among social and solidarity economy actors. In this context, she underlines the tendency of these organizations to seize strategic communication practices (marketing and management), although they are historically invested with a political and symbolic role, telling her the need to seize a more critical repertory of communication. Consequently, a second empirical analysis, whose epistemological foundations are found in Edgar Morin's theory of complexity and in a reflexive approach, shows that the analysis of citizen initiatives must be based on very different communicational inputs. More precisely, different levels of communication analysis of these actors make it possible to update the transformative, or isomorphic, capacities of socially innovative initiatives of the social and solidarity economy. In conclusion, what this study tells us is that the social transformation that germinates in these organizations can only be analyzed through a praxeological approach to communication. In other words, communicative praxis, as an organizing activity of shared perspective in a public space of proximity, is a typifying activity of habits, vector of institutional change.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016CLF20028 |
Date | 13 June 2016 |
Creators | Duracka, Nicolas |
Contributors | Clermont-Ferrand 2, Dacheux, Éric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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