Cette recherche porte sur les objets possédés spécifiquement par les rois hellénistiques pour matérialiser et symboliser leur pouvoir et pour se faire reconnaître. L’expression d’« insignes du pouvoir » et la notion de regalia, dérivée des monarchies européennes médiévales et modernes, induisent des modèles interprétatifs qui font écran pour l’étude des mises en scène du roi hellénistique. L’étude lexicale montre que l’on doit à l’époque romaine une formulation grecque globalisante des insignes du pouvoir, les auteurs décalquant en cela l’usage du latin. Dans les textes contemporains des rois hellénistiques, on trouve mention de « parure » et d’« appareil », jugés « convenables ». On a donc procédé à un inventaire de ces objets spécifiques. Leur utilisation crée un registre de la représentation du pouvoir, la moins médiatisée, qui ne recoupe ni celui des images officielles, où le corps du roi paraît prédominer, ni celui des discours officiels, qui témoignent des vertus royales. En terme de transferts culturels, dans le cadre de la royauté d’Alexandre et de ses successeurs, on s’est appliqué à apprécier comment furent mobilisées et cristallisées, selon les besoins du pouvoir, certaines symboliques, différentes mais souvent connexes, qui s’attachent à des objets somme toute assez similaires d’une culture à l’autre. Hormis le diadème et le sceau qui constituent ses insignes royaux, le souverain hellénistique se démarque par des collections d’objets utilitaires et précieux – vêtements, armes, harnachements et mobilier – qui sont accumulés dans les trésors des palais et distribués aux gens de la Cour. Ces marqueurs du pouvoir sont utilisés en situation et s’apparentent aux « joyaulx » du roi médiéval. Il n’y a pas d’objets à caractère sacralisant, transmissibles à l’intérieur d’une dynastie hellénistique. En général, à la mort du roi, certains de ses objets personnels sont mis en scène dans les cérémonies de funérailles, exposés avec le corps, avant d’être détruits par le feu ou abandonnés dans la tombe et ainsi retirés de la chaîne de transmission dynastique, ce qui explique l’absence presque complète d’objets apparentés à des « reliques », même si les armes, surtout, furent des objets de pouvoir dont la réappropriation assurait une légitimité. L’apport principal de cette étude réside dans la mise en évidence d’une solution de continuité entre les regalia des Achéménides et les insignia imperii des Romains. Entre ces deux périodes, la notion d’« insignes du pouvoir » ne paraît pas opératoire pour l’époque hellénistique, au moins pour le IIIème siècle. C’est principalement dans une relation dialectique des rois et de Rome que s’est élaborée, à Rome au IIème siècle, une catégorie d’objets caractéristiques des souverains hellénistiques : cette sélection confère ainsi un statut d’« insigne » à des éléments du décorum royal / Résumé anglais non communiqué
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2008PEST0080 |
Date | 02 December 2008 |
Creators | Trehuedic, Kevin |
Contributors | Paris Est, Baslez, Marie-Françoise |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.085 seconds