L’institution basilicale, ancrée dans le plus ancien passé de Rome, s’est longtemps caractérisée par un plan architectural spécifique héritant de l’édifice païen. Enrichie de privilèges liturgiques, partageant parfois les fonctions ou entrant en concurrence avec la cathédrale, graduellement dotée d’un statut canonique, la basilique constitue aussi un enjeu des relations que l’Église catholique romaine entretint avec les États et, au-delà, avec les sociétés civiles. La symbolique puissante et le prestige attachés aux basiliques – et au premier chef à celles, majeures et patriarcales, de la Ville – ont commandé, pour partie sur le fondement d’un décret de Pie VII daté de 1805, l’élaboration d’une politique pontificale d’octroi du titre de basilique mineure à des sanctuaires inscrits à la fois, moyennant un jeu d’échelles complexe, dans leur espace local et dans la dimension universelle, confluence permettant notamment aux pontifes de les utiliser comme relais de l’enseignement magistériel. Après le concile Vatican II et le décret du 9 novembre 1989 de l’actuelle Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, la requête d’institution basilicale est d’abord appréciée au niveau de l’Église locale (diocèse et Conférence des évêques) avant d’être transférée au Saint-Siège, ce qui témoigne de la revalorisation des Églises particulières dans le processus. Celui-ci implique une relation triangulaire entre les trois protagonistes que sont le Saint-Siège, les responsables politiques de la région ou du pays où se trouve l’édifice construit ou à construire et le « peuple chrétien » concerné par la basilique instituée ou candidate au statut. In fine, c’est l’usage de la basilique par les fidèles, les pèlerins et les visiteurs qui contribue à définir l’importance générale de telle ou telle basilique pour l’Eglise. Le présent travail interroge sur la raison d’être et les caractéristiques propres aux basiliques, leur développement et leur multiplication à partir du XIXe siècle et surtout des pontificats qui ont suivi Vatican II ; sur 1.765 basiliques recensées actuellement, moins de 150 appartiennent à la période antique, médiévale et moderne, autant au XIXe siècle, mais plus d’un millier sont instituées au XXe siècle et plus de 200 depuis l’an 2000. Leur statut d’églises éminentes semble s’accommoder de leur expansion et de l’augmentation de leur fréquentation, voire les favoriser. Ce mouvement dynamique contemporain mérite d’être évalué comme signe de vitalité ecclésiale, de mutation autoentretenue ou de déploiement des orientations de Vatican II. À défaut de propositions d’évolution juridique, qui ne semblent pas s’imposer dans l’état actuel des choses, le présent travail contribue à une réflexion sur l’avenir de l’institution basilicale. / The basilican institution, rooted in the oldest past of Rome, has long been characterized by a specific architectural plan inheriting the previous pagan building. Enriched with liturgical privileges, sometimes sharing the functions or competing with the cathedral, gradually having a canonical status, the basilica was also involved in the relations that the Roman Catholic Church maintained with the states and civil societies. The powerful symbolism and prestige attached to the basilicas - and first and foremost to the City's major and patriarchal basilicas - commanded, partly on the basis of a decree of pope Pius VII (1805), the elaboration of a pontifical policy linked to the granting of the title of minor basilica. The Holy-See then granted the basilican title to shrines inscribed simultaneously in their local space and in the universal dimension, confluence allowing especially the pontiffs to use them as relay of magisterial teaching.After the Vatican II’s council and the decree of 9 November 1989 of the Congregation for Divine Worship and the Discipline of the Sacraments, the query for a basilican institution is first appreciated at the level of the local Church (Diocese and Conference of Bishops) before being transferred to the Holy See, an evolution which indicates the revalorization of the particular Churches in the institutional process. The actors involved in the basilica’s case of recognition present a triangular relationship between the Holy See, the political leaders of the region or country where the building is constructed or to be built and the "Christian people" concerned by the established or candidate basilica status. Ultimately, it is the current use of the basilica by the faithful, pilgrims and visitors that helps to define the general importance of this or that basilica for the Church.The present work questions the usefulness of basilicas, their development and multiplication from the nineteenth century and especially during the pontificates that followed Vatican II. From a total of 1.765 basilicas currently listed, less than 150 belong to the ancient, medieval and modern period, as much in the nineteenth century, but more than a thousand were instituted in the twentieth century and more than 200 since 2000. Their status as eminent churches seems to be accommodating themselves to their expansion and the increase in their attendance, or even to encourage this development. This dynamic contemporary movement has to be evaluated as a sign of ecclesial vitality, self-sustaining change or deployment of the Vatican II orientations.In the absence of proposals for legal evolution in this thesis, proposals which do not seem to be necessary in the current state of affairs, the present work contributes to a reflection on the basilican future in general in order to better define its coming trajectory.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018SACLS135 |
Date | 29 June 2018 |
Creators | Ouattara, N'Golo Drissa Michel |
Contributors | Université Paris-Saclay (ComUE), Jankowiak, François |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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