Cette thèse explore la manière dont le modèle de traduction institutionnelle qui s’est mis en place au sein de l’Union européenne pourrait être adapté à la situation africaine afin de résoudre ce que son auteur considère comme le principal obstacle au développement de ce continent, à savoir sa fragmentation ethnolinguistique. Rédigée en anglais et composée de six chapitres, elle se situe au croisement de la Traductologie (son principal point d’ancrage théorique), des politiques linguistiques et des théories du développement. Avec plus de deux mille langues différentes, l'Afrique constitue en effet le summum de la fragmentation ethnolinguistique. Dans la Babel africaine, les États sont constitués de différentes tribus dont les seuls liens sont les langues européennes métropolitaines fonctionnant comme langues officielles. Cependant, moins d'un quart des Africains parlent ces langues officielles. Parallèlement, l'accès aux bienfaits de l’existence – emploi, soins de santé, justice et éducation – est lié à la capacité de parler les langues officielles, ce qui entraîne l'exclusion et la non-participation d’une grande partie des populations. Les Africains n'accèdent, ne créent ni ne diffusent de connaissances dans leurs propres langues. De même, il y a très peu de fertilisation croisée des savoirs, ce qui conduit à l'existence d’innombrables Afriques parallèles et incompatibles. L'intégration régionale, proclamée urbi et orbi comme la solution à la « tragédie de la croissance africaine », est pour l’essentiel un échec. Se fondant sur l'exemple de l'Union européenne, cette thèse affirme et entend démontrer que la traduction institutionnelle, par assurance, familiarisation et hybridation, réduira la souffrance des Africains, favorisera la bonne gouvernance grâce à la participation universelle et à la responsabilisation des élites, tout en facilitant la fertilisation croisée des Afriques parallèles et incompatibles d’aujourd’hui. La traduction permet de nouer des liens affectifs positifs ; la véhicularité métaphorique de la traduction engendre une identité africaine hybride et collective qui renforcera l'intégration régionale, permettant ainsi de réduire, voire d’éliminer, la souffrance perpétuelle en Afrique. En revanche, la théorie et le modèle opérationnel de traduction institutionnelle pratiqués actuellement en Afrique, à la fois européens et pro-institutions, sont mal adaptés pour réduire la souffrance en Afrique. L’auteur propose donc une théorie et un modèle opérationnel de traduction institutionnelle pro-personnes pour l’Afrique. / This thesis is a reflection on how the European Union’s translational model could be adapted to alleviate what its author considers the main hurdle to Africa’s development, i.e. ethnolinguistic fragmentation. Written in English and comprising six chapters, it is thus at the crossroads of translation studies (its mainstay), language policy-making and development, and nurtured by works from those three disciplines. With over two thousand different languages, Africa is the epitome of ethnolinguistic fragmentation (the sheer number of languages, the proliferation of very small minority languages and the hundreds of linguistic groups that straddle two or more states), leading to low intercommunity linguistic bonding indices. In the African Babel, metropolitan European languages bind different tribes into nation states. However, less than a quarter of Africans speak the official languages. At the same time, access to the good things of life – employment, health care, justice and education – is tied to the ability to speak the official languages, leading to exclusion and non-participation. Africans do not access, create and disseminate (indigenous) knowledge in their own languages and there is very little cross-fertilisation of knowledges leading to the existence of many parallel and compartmentalised Africas. Regional integration, widely acclaimed as the solution to the African “growth tragedy”, has all but failed. Drawing from the example of the European Union, it is argued that institutional translation, through assurance, familiarization and hybridization, will make the good things of life accessible to all Africans, promote good governance through universal participation and elite accountability as well as facilitate the cross-fertilisation of compartmentalized Africas. This will reduce suffering in Africa thereby engendering positive affect, which in turn boosts the vehicularity of institutional translation. Institutional translation will ultimately help create a hybrid and collective African identity that will boost regional integration and alleviate, if not end, perennial suffering in Africa. The European institution-centred theory and practice model of institutional translation currently pertaining does not reduce suffering in Africa. An Africa-specific people-centred theory and practice model of institutional translation is outlined.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCC020 |
Date | 13 January 2018 |
Creators | Kuto, Emmanuel Kobena |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Froeliger, Nicolas |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Collection, StillImage |
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