L’étude des relations interculturelles entre l’Afrique noire et le Brésil dans le cadre de la traite négrière transatlantique, nous a amené à nous intéresser à la singulière odyssée des Retornados Aguda du Bénin. Ce sont des esclaves émancipés revenus majoritairement de Bahia au lendemain de la révolte Malè (1835), dans les aires culturelles et géographiques de leurs ancêtres, celles de la Côte des Esclaves. Face au défi de réintégration dans une société qui les avait exclus au moins un siècle plutôt, ces "hommes nouveaux" ont développé d’ingénieux mécanismes de résistance et d’affirmation de soi, pour construire une aristocratie aux prestiges remarquables aux côtés des négriers portugais, brésiliens, anglais, français, hollandais, et danois installés sur cette côte de l’Afrique pour le commerce des esclaves. C’est à ce titre, et comme des éducateurs sociaux qu’ils ont éminemment contribué à la transformation socio-culturelle, économique et politique des aires d’accueil allant jusqu’à une profonde modification des us et coutumes locaux. Dans cette même logique, ils ont formé la première élite intellectuelle au service de la colonisation française qu’ils ont combattue par la suite jusqu’à la l’indépendance du Dahomey. Cette étude met en lumière les permanences et les mutations successives des vestiges de l’héritage socio-culturel, linguistique, politique et religieux des Aguda qui se poursuivent et se ressentent dans la société béninoise contemporaine. Les racines de ces apports afrobrésiliens sont si profondément enfouies dans les usages des Béninois contemporains au point que certains ont du mal à imaginer que des pratiques de leur quotidien qu’ils se sont appropriées et remodelées à leur goût au fil de générations, sont venues de l’autre côté de l’Atlantique. / In the quest of a study of the intercultural relations between sub-Saharan Africa and Brazil, we come to investigate on the particular odyssey of the Retornees Aguda in Benin. They are formers are slavers coming back home mainly from Bahia, following the Malè revolt (1835), in their former cultural and geographic area where their ancestors have been caught and sold as slaves, the Slave Coast. Meeting the challenge of their reintegration in a community where their ancestors were expelled, those “new people” used some resourceful resistant mechanisms, and a powerful self-assertion to build a distinguish aristocratic class together with the Portuguese, the Brazilian, the English, the French, the Danish and the Dutch slavers settled on that coast many years ago.It is on the crest of that high position in the society that they greatly took part in the socio-economic and cultural changes in those welcoming areas up to deep transfer in local habits and customs. In so doing, they have been the first intellectual elite serving the French colonial administration that they later opposed till the independence of the Dahomey colony. This survey brings into light the continuities as well as the remarkable changes on the remnants of the Aguda’s sociocultural, linguistic, politic and religious legacy which are deeply rooted in Beninese’s everyday life that some of them hardly guess that some daily usages come from the other side of the Atlantic Ocean.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019BRES0001 |
Date | 10 January 2019 |
Creators | Adisso, José Quirin Coffi |
Contributors | Brest, Montoya, Manuel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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