Cette thèse a pour objectif d’étudier la façon dont les individus vivent ensemble et développent des relations ancrées dans un contexte international. Ces espaces sont marqués par une densité importante de situations d’interaction au jour le jour, où l’imprévisibilité est constante. Observer l’évolution des acteurs dans ces situations problématiques où ils disposent de peu d’habitudes, de standards, de manières d’être et de faire prédéfinies, permet d’apprécier le développement de leurs compétences d’innovation et d’ajustement et notamment de suivre la constitution d’un ordre d’interaction. Pour cela, j’ai mené trois enquêtes ethnographiques comparatives dans trois résidences universitaires internationales : deux Maisons Internationales en France (Fondation Ulysse à la Cité Internationale Universitaire de Paris) et aux États-Unis (l’International House) et une troisième dans une Graduate House au Canada. Ces trois terrains sont relativement similaires sur plusieurs points : la population y est constituée d'étudiants diplômés de licence de différents domaines d'études, avec une forte proportion d'étudiants étrangers et internationaux ; les conditions de vie sont également comparables (cuisines collectives et sanitaires, salles communes, organisation d'une vie communautaire [community life]). Par ailleurs, les deux premières maisons portent un programme institutionnel similaire, activant une idéologie internationaliste. Leur comparaison et celle avec la troisième résidence universitaire permettra de saisir différentes ingénieries institutionnelles, parties prenantes dans la production d’une normativité pratique. Après avoir présenté les terrains, les méthodes et l’objet d’étude (chapitre introductif), nous suivrons plusieurs questions qui ont émergé sur les terrains d’enquête : la temporalité des sociabilités au cours d’un séjour (chapitre 1) le passage de relations d’anonymes aux relations ancrées (chapitre 2), la coproduction d’un ordre d’interaction, d’une idioculture et d’un ordre social (chapitre 3), une réflexion autour des commérages (chapitre 4) et enfin une réflexion sur les ingénieries institutionnelles et leurs engagements dans les sociabilités des résidents et leur normativité pratique (chapitre 5). En somme, cette recherche contribue aux travaux en sociologie et en micropolitique des sociabilités, en sociologie des petits groupes, en sociologie des réseaux personnels et en sociologie de la communication. / My thesis aims to study how people live together and develop relationships in an international context. These situations are marked by the fact that nobody masters beforehand these collective settings; indeed, they are marked by interactional unpredictability. How do individuals manage to live together, when they share almost no common rules, and no pre-defined shared ways of being? How do they develop personal relationships, and end by building up affinity relationships? What kind of skills of understanding and evaluation, innovation and adjustment, do they have to activate? In order to get a better knowledge of such situations, since 2011, I have conducted three ethnographic fieldworks: two in International Houses in France (Fondation Ulysse at the Cité Internationale Universitaire de Paris) and the United States, and a third one in a Graduate House in Canada. These three residences have relatively similar general settings: the population is graduate students from different fields of study, with a large proportion of foreign and international students, also the living conditions are comparable (collective kitchens and sanitary facilities, communal rooms, organization of a community life). In addition, the first two residences carry a similar institutional project, advocating an internationalist ideology. The comparison between these houses, and with the Canadian residence, will allow us to grasp the institutional engineerings and the practical normativity coproduced by current residents in each house. After introducing the fieldworks, the methods and the research questions (introductionnary chapter), we will study several questions which emerged from the surveys: the temporality of sociabilities during a stay in student residency (chapter 1), the passage of anonymous relationships to anchored relationships (chapter 2), the co-production of an order of interaction, of an idioculture and of a social order (chapter 3), a reflection on gossip (chapter 4) and finally a study on institutional engineering and their engagement towards residents’ sociabilities and their practical normativity (chapter 5). In sum, this research contributes to sociology and micropolitics of sociability, sociology of small groups, sociology of social networks, and sociology of communication.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PSLEH125 |
Date | 21 November 2018 |
Creators | Ink, Marion |
Contributors | Paris Sciences et Lettres, Cefaï, Daniel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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