Dans ce mémoire, nous chercherons à développer le concept de responsabilité sociale. Nous tenterons, par le fait même, de faire la lumière sur les raisons qui font que les citoyens des sociétés modernes ne semblent plus avoir beaucoup d'intérêt pour la responsabilité sociale. Pour développer plus facilement notre pensée, nous nous appuierons tout d'abord sur une conception précise de la responsabilité; celle de Hans Jonas. Cet auteur utilise son « principe responsabilité », en particulier pour défendre l'idée que le monde court à sa fin si nous nous obstinons à vivre sans égard pour notre environnement. Pour cette raison, il faut absolument prendre nos responsabilités et agir. Nous verrons aussi que la responsabilité chez Jonas est engendrée par un sentiment et qu'elle est donc, selon l'auteur, universelle, puisque nous pouvons tous éprouver ce sentiment de responsabilité. Nous adhérerons à sa conception de la responsabilité sur certains aspects: en premier lieu dans la mesure où cette dernière est, dira-t-il, unilatérale et non-réciproque, même si nous pouvons tous être sujet ou objet de la responsabilité; en deuxième lieu, nous conviendrons aussi que la responsabilité puisse être engendrée par un sentiment et qu'elle puisse être à la base de notre action, mais avant tout, dans la mesure où nous sommes confrontés à une situation familiale ou amicale. Mais nous rejetterons, par ailleurs, l'idée que le sentiment soit le meilleur conducteur de l'action responsable surtout au niveau social. Car en effet, la responsabilité sociale conduite par le sentiment, supposerait l'impossibilité de l'exiger par des lois, légales comme morales. Par contre, nous verrons en quoi la notion de responsabilité de Jonas nous semble fortement individuelle et peu portée, malgré son aspect universaliste, sur des déterminants sociaux ou collectifs: ce avec quoi nous sommes en désaccord. Ensuite, nous examinerons la théorie de Bruckner, selon laquelle les sociétés occidentales actuelles favorisent, par l'individualisme, une infantilisation et/ou une victimisation du citoyen, qui fait obstacle à son sens de la responsabilité sociale. Nous verrons ensuite en quoi le système de pensée de Jonas valorise ce genre de sociétés individualistes. Et nous verrons ce que propose Bruckner pour revaloriser, de nouveau, l'autonomie, l'indépendance et le dialogue politique. Et finalement, nous défendrons un système politique démocratique permettant enfin l'autonomie des citoyens: celui de John Rawls. Nous le soutiendrons dans son élaboration d'une institution permettant l'adhésion des citoyens, le plein pouvoir au peuple et d'où peut enfin émerger la responsabilité sociale. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Responsabilité sociale, Hans Jonas, Pascal Bruckner, John Rawls, Démocratie.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3268 |
Date | January 2007 |
Creators | Bérubé, Fanchon Sophie |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/3268/ |
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