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The freres Goncourt : ecrivains non-en-gages.

Dans cette étude il s'agit d'examiner les points de We exprimés dans le Journal des Goneourt, d'abord à propos du dix-neuvième siècle, ensuite des écrivains qu'ils connaissaient et finalement à propos de la religion et de l'amour.
Le texte intégral du Journal, qui fut commencé par E'dmond et Jules de Goncourt en 1851 et qu'Edmond continua jusqu'à sa mort en 1896, ne parut qu'en 1956, quoique d'autres éditions incomplètes aient été déjà publiées, dont la première en 1887.
II est évident que le dix-neuvième siècle ne plut point aux Goncourt, et leurs études historiques leur prouvèrent que c'était le dix-neuvième siecle qui leur aurait convenu, surtout à cause de son élégance et de l'importance attachée à ce moment-là aux oeuvres artistiques. La politique leur était indifférente, car au dix-neuvième siècle elle était en faveur de la bourgeoisie et même du peuple, pour qui ils avaient un mépris d'aristocrates.
De même les écrivains qu'ils connaissaient ne gagnèrent que rarement leur suffrage, car ce n'était pas, à leur avis, de vrais artistes prêts à se donner complètement à leur art. Ecrivains et historiens, les Goncourt étaient aussi critiques d'art et collectionneurs, et ils étaient toujours déçus par l'indifférence de leurs collègues aux objets d'art. Dans leur Journal ils dénigraient Flaubert et Zola à cet égard. Ainsi se développa chez les Goncourt une certaine idée de leur supériorité qui leur rendait difficile l’occasion de se former de vraies amitiés. En plus il exista une telle intimité entre les deux frères que, jusqu'à la mort de Jules en 1870, ils pouvaient sans difficulté rester à l'écart des autres, et Edmond ne devait jamais trouver personne qui pût remplacer son frère.
Les Goncourt se croyaient trop intelligents pour avouer une foi religieuse. La religion était, selon eux, pour les races primitives et les femmes. Leur propre religion c'était l'art, et l'Académie Goncourt, dont ils préparèrent la fondation, était leur monument à leur propre carrière littéraire. Envers les femmes et l'amour aussi ils avaient une attitude égoïste. Ils avaient des maitresses, mais c'était pour des raisons plutot hygiéniques, et ni l'un ni l'autre ne fut jamais amoureux. Leur égoïsme les empêcha de se sacrifier aux autres, et leur temps à eux était trop précieux pour le perdre dans la vie de familie.
Ainsi peut-on justifier l'épithète "non-engagés" pour qualifier leur attitude sociale et religieuse, en observant le détachement des Goncourt envers tout ce qui entourait leur vie. / Arts, Faculty of / French, Hispanic, and Italian Studies, Department of / Graduate

Identiferoai:union.ndltd.org:UBC/oai:circle.library.ubc.ca:2429/39227
Date January 1963
CreatorsRichardson, Barbara Ann
PublisherUniversity of British Columbia
Source SetsUniversity of British Columbia
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeText, Thesis/Dissertation
RightsFor non-commercial purposes only, such as research, private study and education. Additional conditions apply, see Terms of Use https://open.library.ubc.ca/terms_of_use.

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