Les insectes parasitoïdes effectuent leur développement aux dépens d'un autre organisme, un hôte. La qualité des hôtes va directement influencer le développement et la survie des parasitoïdes. Le nombre de descendants produits par les femelles dépend donc de leur capacité à localiser les hôtes et à déterminer leur qualité. Aussi, lorsqu'elles sont en situation de compétition et que les hôtes en question se trouvent être en quantité limitée, elles devront adapter leurs stratégies de ponte de manière à maximiser leur succès reproducteur. L'objectif de cette thèse est d'étudier les stratégies de ponte des femelles d'une espèce de parasitoïde solitaire, Anisopteromalus calandrae en situation de compétition intraspécifique. Chez les espèces solitaires, en partie à cause de combats larvaires mortels, un seul adulte pourra émerger d'un hôte donné, et ce, quel que soit le nombre d'oeufs initialement pondus. Nous nous sommes intéressés à ces combats en étudiant les facteurs biotiques pouvant affecter leur issue. Chez cette espèce, les larves femelles sont de meilleures compétitrices que ne le sont les mâles. Plus l'intervalle de temps entre deux pontes augmente, plus le deuxième individu pondu risque de se faire éliminer. Ainsi, chez cette espèce, les femelles sont capables de distinguer les différentes catégories d'hôtes auxquelles elles sont confrontées. Premièrement, le choix entre hôtes parasités et non parasités dépend de la stratégie de la femelle, à savoir si elle les utilise pour la ponte ou pour se nourrir. Cette stratégie est elle-même modulée par son état physiologique (âge, réserves nutritives...). Deuxièmement, lorsque les femelles sont confrontées à des hôtes déjà parasités, elles pondent préférentiellement sur ceux récemment parasités, hôtes sur lesquels leurs descendants ont la plus grande probabilité de survivre. L'origine de cette discrimination est dûe à l'évolution du profil cuticulaire de l'hôte au cours du temps après parasitisme. De plus, lorsque les oeufs présents sur les hôtes parasités ont atteint un certain stade de développement, les femelles sont capables de reconnaitre leur sexe. Elles vont ainsi avoir tendance à pondre plus de mâles lorsque des oeufs femelles sont déjà pondus. Toutefois, elles évitent de les pondre directement sur des hôtes déjà parasités par un oeuf femelle, les mâles ayant peu de chances de remporter le combat. L'aspect adaptatif de ces stratégies ainsi que les mécanismes sous-jacents sont discutés.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00441637 |
Date | 20 October 2009 |
Creators | Lebreton, Sébastien |
Publisher | Université François Rabelais - Tours |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
Page generated in 0.002 seconds