Cette thèse, au carrefour de la traductologie et des études littéraires, se présente sous la forme d’une étude de cas prenant pour point de départ les liens d’influence entre deux écrivains, l’Irlandais Lord Dunsany et l’Américain H. P. Lovecraft. Leurs œuvres se construisent autour de mondes fictionnels où se conjuguent panthéons originaux, visions oniriques et voyages fantastiques. Par une approche descriptive et contrastive, on se propose d’éclairer comment cette démarche mythopoétique fondatrice a également marqué les divers projets de traduction et retraduction qui se sont succédé sur un peu plus d’un siècle.Dans cette perspective, cette recherche se fonde sur une conception de la traduction au sens large comme réécriture et allie plusieurs points de vue (sociologique, culturelle, stylistique) afin d’analyser la manière dont ces œuvres et le mythe qu’elles véhiculent sont reçues et se transmettent. En effet, le mythe naît précisément de la répétition de récits sans cesse régénérés, laissant toujours place à la variation, et le plaisir du mythe vient en partie de ce que lecteur reconnaisse, dans l’histoire qu’on lui conte, un récit familier bien que renouvelé qui pourra faire naître en lui le désir de le transmettre à son tour en se l’appropriant.Il apparaît alors possible de distinguer la spécificité d’une traduction mythopoétique dans le cadre de ce pan particulier des littératures de l’imaginaire, et de mettre au jour une vision nouvelle du ludique en traduction : en faisant appel à la complicité de lecteurs-joueurs qui deviennent à leur tour agents de leur transmission et de leur réception dans le champ littéraire français, ces œuvres se font textes-mondes, s’ouvrent à la démultiplication, à la réécriture et au partage, et traduisent un désir d’enchantement participatif qui, jusqu’à aujourd’hui, n’a cessé d’aller croissant. / This dissertation stands at the crossroads of translation and literary studies and focuses on the case of two fantasy authors, Lord Dunsany and H. P. Lovecraft. One having inspired the other, they are both creators of fictional worlds marked by made-up cosmogonies, dream visions and fantasy journeys. Through comparison and contrast, we propose to highlight how the mythopoeic approach which their stories stem from has also shaped the various translation and retranslation projects in France over the past century.From this perspective, this research elaborates on a broad conception of translation as rewriting and relies on sociological, cultural and stylistic approaches in order to analyse how these works and the myth they convey have been received and transmitted. Indeed, myth is born from the endless repetition and regeneration of stories and includes variation as a characteristic; the pleasure derived from myth comes from the readers recognizing a familiar story under a new garment, before passing it on in their turn.It then becomes possible to delineate the specificity of mythopoeic translation as regards to this particular facet of fantasy literature, and to establish a new vision of play within translation: these works, triggering both attachment and complicity in readers who become players of a game of transmission, ensure their reception in the French literary field and become text-worlds. Demultiplied, rewritten, shared, they translate an evergrowing desire for participative enchantment.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019LIL3H016 |
Date | 22 June 2019 |
Creators | Perrier, Marie |
Contributors | Lille 3, Jenn, Ronald, Girard, Gaïd |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0027 seconds