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Le "métier" de parent : au-delà des compétences et des performances

Les livres et programmes sur la petite-enfance se multiplient et, de plus en plus, l’accent est mis autant par les experts que l’État sur les premières années de la vie de l’enfant. Le regard semble davantage posé sur les compétences des parents pour privilégier le développement cognitif et moteur de leur progéniture, avec l’objectif de pouvoir éviter à cette dernière des trajectoires considérées comme « déviantes ».

Ce regard atteint cependant différemment les parents d’une même société. Alors qu’il s’adresse à un groupe restreint de parents ne stimulant peut-être pas assez leurs enfants de la manière promulguée par l’État, certains auteurs mettent de l’avant une tendance d’autres parents à surstimuler leur enfant (Corwin, 2006; Guthrie et Matthews, 2002; Duclos, 2006; Proulx, 2004; Elkind, 1983; Honoré, 2008; Rosenfeld et Wise, 2000). Pour d’autres encore, cette injonction de « produire » un enfant « compétent » s’ajoute à des stress déjà présents tels que la pauvreté ou la pression au travail.

La tendance à surstimuler, surprogrammer ou surautonomiser les enfants dans le but de « produire » des enfants « compétents » est qualifiée d’hyper-parentage, de parentage excessif ou de surparentage et n’est pas sans rappeler la course à la performance étudiée pour les adultes par Ehrenberg (2001[1991]) ou de Gaulejac (2005). En suivant ce dernier auteur ou Perrenoud (2008), pour qui la tendance à gérer la famille comme une entreprise proviendrait d’une « contagion » du monde du travail, cette recherche porte sur le lien entre la manière dont les parents envisagent le cheminement de leur enfant et leur propre expérience de travail, en comparaison avec les discours des experts et de l’État. / Books and programs on early childhood are multiplying and, more and more, the emphasis is put on the early years of the life of the child as much by the experts that the State. The focus seems to be set on parenting skills to stimulate cognitive and motor development of the offspring, with the objective to prevent trajectories considered "deviant".

However, this focus reaches parents in a different way within the same society. While it’s addressed to a small group of parents who perhaps do not stimulate their children enough in the way promulgated by the State, some authors put forward a trend of other parents who overstimulate their child (Corwin, 2006; Guthrie et Matthews, 2002; Duclos, 2006; Proulx, 2004; Elkind, 1983; Honoré, 2008; Rosenfeld et Wise, 2000). For others, the injunction to "produce" a “competent” child is added to existing stress, such as poverty or work pressure.

The tendency to overstimulate, overprogram or “surautonomiser” (to render overly autonomous) children in order to "produce" “competent” children is described as hyper-parenting, excessive parenting or overparenting and is reminiscent of the race towards performance studied in adults by Ehrenberg (2001[1991]) or De Gaulejac (2005). Following this last author or Perrenoud (2008) to whom the trend of managing the family as a company comes as a "contamination" from the workplace, this research examines the relationship between the manner in which parents consider the progress of their child and their own work experience, in comparison with the discourse of experts and the State.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/4922
Date08 1900
CreatorsBesner, Valérie
ContributorsMcAll, Christopher
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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