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Amours invisibles, familles interdites, entre Blancs et Noirs à l’île Bourbon (La Réunion) : détours des lois sociales et juridiques des origines à l’abolition de l'esclavage (1665-1848) / Hidden relationship, banned families between Black and White people in Bourbon island (La Réunion) : circumventings of social taboos and legal acts, from the original settlement to the abolition of slavery (1665-1848)

« Deffense aux François d’épouser des négresses, cela dégoûterait du service, et deffense aux noirs d’épouser des blanches, c’est une confusion à éviter ». L’article XX de l’ordonnance de Jacob Blanquet de La Haye, vice-roi, amiral et lieutenant pour le Roy dans tous les pays des Indes, pose clairement l’interdiction de l’intermariage à l’île Bourbon en 1674. Cette législation, ignorée dans les débuts du peuplement de la colonie, se voit renforcée par la suite lors du passage d’une société de subsistance à une société esclavagiste. Pourtant, certains sont déterminés à « faire famille » et à déjouer les obstacles juridiques et sociaux mis en place contre ces unions interdites. C’est à dire rendre possible la transmission d’un héritage symbolique et matériel. Ces amours invisibles sont-ils vraiment secrets ? Au fil de l’archive, nous avons retrouvé ces familles, tolérées dans un entre-deux que révèlent les actes notariés et d’état civil, mais qui doit avant tout rester discret. Familles minoritaires, gommées des mémoires, elles relatent la capacité de ces hommes et de ces femmes à résister aux modèles clivés de la société coloniale esclavagiste. / « It is strictly forbidden for French men to marry Negroes, it would divert them from work, and it is forbidden for Negro Slaves to intermarry with white women, it is an embarrassment to avoid ». The article 20 of the order taken by Jacob Blanquet de la Haye, viceroy, admiral and lieutenant for the King on all East Indies, sets clearly the ban on the intermarriage in Bourbon island in 1674. This legislation, initially ignored by the populating of the colony, sees itself strengthened afterward during the passage from a society of subsistence to a slave-owning society. Nevertheless, some are determined « to start a family » and to thwart the legal and social obstacles set up against these forbidden unions. That is make possible the transmission of a symbolic and material inheritance. Are these invisible love relationships really secret ? In the course of the archive, we have found these families, tolerated in an in-between which reveal notarial and civil status documents, but which has to remain discreet. Minority families, erased from memories, they tell the capacity of these men and these women to resist the cleaved models of the slave colonial society.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018LAROF003
Date05 July 2018
CreatorsNoël-Girard, Sabine
ContributorsLa Rochelle, Poton de Xaintrailles, Didier, Ève, Prosper
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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