Cette recherche explore les significations multiples des catastrophes qui ont bouleversé la Colombie dans les années 1980 et 1990, et le rôle des «artistes-historiens» dans la réparation des blessures qu'elles ont entraînées. Nous retracerons ces événements à partir des éléments autobiographiques afin de construire des liens entre la mémoire individuelle et l'Histoire de la Colombie. Nous prendrons appui sur ma pratique artistique ainsi que sur celle d'artistes colombiens nés pour la plupart dans les années 1960, qui ont produit des œuvres fondamentales pour élaborer ce processus de remémoration. Le mot « disparition » dans ce contexte spécifique chemine dans les différents chapitres de !'Histoire récente et réapparaît de façon cyclique à travers le phénomène des «disparitions forcées», qui traverse les différentes périodes de violence en Colombie depuis «l'époque de La Violence» dans les années 1950. Le mot «disparition» va se dessiner en parcourant des événements tels que le destin brisé des «enfants volés» lors de la catastrophe d' Armera ; à travers la disparition mystérieuse de onze personnes lors de la reprise militaire du Palais de Justice à Bogota (les deux événements survinrent en novembre 1985) ; et au travers des milliers de «disparus» anonymes, dont beaucoup ont été emportés par les rivières, laissant la société colombienne dans l'impossibilité d'enterrer ses morts afin d'entamer un processus de deuil et d'amnistie. Enfin, le mot «disparition» fera écho à la «disparition des preuves» et à la «fuite des archives», pratiquées impunément par les institutions colombiennes pour empêcher tout processus de reconstruction de la mémoire collective. / This research explores the multiple possible significations of catastrophes that shook Colombia in the l 980's and the l 990's, and the role of the "artist historians" in the process of healing the wounds it left behind. Traces of these tragedies will be followed up by means of autobiographical elements in order to bridge the gap between individual memories and Colombia's History. The starting point for this enquiry is my persona! artistic work and the work of other Colombian artists, most of them born in the 1960's and having produced fundamental artworks elaborating on the process of remembering. The word "disappearances" in the specific Colombian context steers its way amongst the chapters of recent History and reappears in cyclical fashion as the phenomenon of "forced disappearances", which can be followed up though the periods of violence in Colombia since La Violencia "the period of Violence" in the l 950's. The word "disappearance" will reappear when contemplating events like the fate of the "stolen children'' during the Armero catastrophe, caused by the eruption of a volcano, or the mysterious disappearance of eleven persons during the military takeover of the Palace of Justice in Bogota (both happened in November 1985), or the thousands of anonymous "disappeared", many of which were carried off by the rivers, leaving the Colombian society in the impossibility to bury it's dead in order to start a process of grieving and armistice. Finally the word "disappearance" will echo the "disappearance of evidences" and the "leaking archives" perpetrated with impunity by Colombian officials, thereby intentionally inhibiting the reconstruction of collective memory.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA01H300 |
Date | 06 July 2018 |
Creators | Ariza González, Carolina |
Contributors | Paris 1, Conte, Richard |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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